Je ne sais pas s'il est utile de chroniquer ce disque tellement le buzz autour du groupe semble fort et le plan marketing pour faire de ces jeunes anglais la réponse britpop à MGMT bien huilé.
Pourtant, si tout le disque n'est pas de qualité égale, s'il parait évident que True Romance ne viendra pas troubler l'ordre établi de l'histoire de la musique, il contient aussi quelques jolis moments à commencer par "Another Universe".
Ce titre élégant et aérien rappelle évidemment les High llamas ou les BMX Bandits et autres Teenage Fanclub. Harmonies vocales, arrangements au cordeau, quelques claviers et juste ce qu'il faut de grain de sable pour donner un peu d'âme à cette ritournelle.
Le grain de sable, légèrement dissonant, s'invite aussi sur le morceau suivant. "Shakes" et son groove nonchalant a ce quelque chose de très anglais, l'accent du chanteur n'y étant pas étranger, qui fait forcément penser aux mauvais garçons des Happy Mondays. Un régal.
Mais ce n'est pas fini car, l'air de rien, les Golden Silvers (ne parlons même pas de ce drôle de nom) réussissent la passe de trois. Trois tubes à la suite, alignés sans effort apparent et en début d'album, cela semble trop beau. Pourtant, c'est réussi avec ce "True
N°9 blues (True Romance)" complètement années 80 avec son clavier ringard et sa voix douceâtre scandant "True romance", superposée à un chant qui, à nouveau, groove comme celui d'un Shaun Ryder rajeuni de 20 ans. Et que dire de ces petits cris en guise de choeurs, super ringards et super efficaces en même temps ? Rien si ce n'est bravo d'avoir osé un tel titre en réussissant qui plus est à en faire un tube.
La suite du disque, si elle est du même accabit, devient en revanche un peu lassante. Une fois le truc compris et brillament exposé sur les titres précédents, l'effet de surprise est moindre même si on retrouve bien les choeurs à la Beach Boys et les mélodies douces amères.
Ceci dit, il y a tout de même quelques variantes comme la jolie ballade au piano "The Seed" sur laquelle Gwilyn Gold démontre ses talents de chanteur et évoque Damon Albarn. Exercice de style qui se poursuit sur "Here comes the King" sur lequel il se transforme en crooner tel un Morrissey light. Pas désagréable d'ailleurs et même assez touchant, d'autant plus que ces deux titres offrent une rupture intéressante entre la pop guillerette des premiers titres et de ceux qui suivent.
Titres suivants qui reviennent à cette bonne recette des choeurs suraigus et des claviers vintage, toujours avec des chansons sympathiques mais qui s'enchainent un peu mécaniquement du moins dans l'esprit de l'auditeur.
Il faudra attendre "Arrow of Eros", avant-dernier titre, pour tendre à nouveau l'oreille vers ce morceau aux airs de cadavre exquis, qui aurait dû joyeusement fermer l'album plutôt que la vilaine ballade qui laisse un mauvais souvenir.
Golden Silvers est donc un groupe calibré pour marcher et qui a quelques arguments plutot intéressants pour y arriver tant sur le plan mélodique qu'au niveau des textes. Toujours pas le groupe révolutionnaire que l'on n'espère plus mais un groupe qui propose quelques agréables rafraîchissements sonores. Parfait pour l'été. |