Le souffle du Dragon
H-10 minutes : les collégiens agglutinés au premier
rang ne se doutent pas qu'ils vont devoir faire face dans quelques
instants à un dragon en colère, un mélange
détonnant d'influences rock et une équipe bien soudée
où chacun joue son rôle.
Après
une balance rendue quelque peu périlleuse par les DJ permanents
présents entre tous les concerts de ce festival du Schmoul,
le groupe entre en scène et décharge les premières
notes rageuses de "Dog Love Dog"
enchainé au fantastique "Dirty".
Le ton est donné. Cela va durer une bonne heure et la foule
en sera toute retournée.
A l'image de Spanked, le concert
débute donc par les chansons les plus "formatées"
(dont le désormais classique "Mais
pas chez moi" dont les premières secondes me
font irrémediablement penser au "Moonlight
Shadow" de Mike Oldfield)
pour se terminer par la puissance des morceaux plus personnels,
plus sombres, plus difficiles d'accès mais tout aussi percutants
en live.
On dit souvent qu'AS Dragon est un groupe
de scène. Ce n'est pas une légende. Là où
l'album affiche une certaine diversité dans le son et le
rythme des chansons, la version live ne se calme jamais. Les morceaux
se font toujours plus dévastateurs. Natacha
se déchaine et donne au show la pointe de provoc qui manque
à beaucoup de groupes. Mickael
reste stoïque aux claviers (que l'on n'entend malheureusement
pas assez par rapport à la version CD) pendant que Stéphane
nous gratifie d'un jeu de guitare à la fois simple et dejanté.
Les arrières basse/batterie David
et Hervé supportent toutes les
extravagances de la musique et parviennent à donner un rythme
efficace à l'ensemble.
Une petite séance de fessée, un rappel et c'est déjà
fini. Ils repartent en laissant le public soufflé mais heureux
de voir que le rock est toujours bien vivant et qu'il ne cesse de
se renouveller.
Non, AS Dragon n'est plus une bande de mercenaires à la
solde de Bertrand Burgalat ou de Michel
Houellebecq, c'est désormais un vrai groupe et c'est
tant mieux comme ca !
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