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Interview  (Paris)  14 mai 2009

L’affichage lumineux défilant en boucle dans l’entrée des locaux d’EMI donne tout de suite la couleur : "Nos artiste ont du… TALENT", dit-elle.

Certes. Mais sans vouloir les vexer, nous sommes assez sûrs qu’en cherchant bien, nous pouvons trouver des contre-exemples assez aisément. En tout cas, pour ce qui est de Revolver, nous sommes on ne peut plus d’accord avec la formule.

Les trois membres du groupe arrivent – Ambroise Willaume (chant et guitare), Christophe Musset (guitare et voix) et Jérémie Arcache (violoncelle et voix) –, souriants et détendus. Une fois la séance photo terminée, nous redescendons dans la salle d’interview. Nous avouons aux trois jeunes parisiens tout le bien que l’on pense de leur premier album. Puis c’est parti pour une interview fleuve pendant laquelle le groupe se montrera très prolixe (surtout Ambroise, intarissable et extrêmement à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de musique, et en l’occurrence de celle de son groupe), passionné, et extrêmement sympathique.

Plus tard dans l’après-midi, le groupe est attendu à La Boule Noire où ils se produisent ce soir en première partie de Cœur de Pirate, en formation réduite (sans le batteur qui les accompagne habituellement). Les portables sonnent d’ailleurs régulièrement lors de l’interview pour les dernières mises au point techniques.

Pourriez-vous nous raconter en quelques mots comment vous vous êtes rencontrés et comment le groupe s’est formé ?

Ambroise : Alors, Christophe et moi, on s’est rencontré au collège, et on a commencé à faire de la guitare ensemble au lycée. Christophe m’a appris à jouer de la guitare, je lui ai appris à chanter, ça s’est un peu fait comme ça. Très vite, on s’est mis à faire de la musique et à composer ensemble. Jérémie et moi, par contre, on s’est rencontré beaucoup plus jeunes, à 6 ans, à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris. C’est une école de musique assez intensive, surtout quand on a 6 ans (cours le matin, musique l’après-midi). Puis on s’est perdu de vue, moi j’ai arrêté à 8 ans parce que mes parents ne voulaient pas que je continue la musique et lui, a poursuivi tout ce temps là. Quand on a commencé à faire de la musique avec Christophe, c’est là que j’ai eu envie de tout reprendre, de recommencer la musique, de retourner à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, et c’est là-bas que j’ai retrouvé Jérémie. Le groupe ne s’est pas formé automatiquement, ça fait deux ans maintenant qu’on a ce nom Revolver et qu’on joue tous les trois ensemble. Avant ça, avec Christophe, on a cherché pas mal de personnes pour nous accompagner, mais on était toujours tous les deux comme tronc solide du groupe, et ça ne s’est pas fait tout de suite avec Jérémie.

Vous aviez dès le départ une idée précise de la formation que vous vouliez pour le groupe ?

Ambroise : Pas vraiment, en fait c’est au moment de faire notre première maquette, on nous avait conseillé de créer un Myspace comme on avait un groupe, alors on en a créé un, mais dessus il n’y avait que des photos alors on s’est dit que ça serait bien qu’il y ait de la musique aussi ! Donc on a acheté un peu de matériel pour enregistrer, pas grand-chose, on a commencé à enregistrer nos compositions et en fait, assez vite on s’est rendu compte qu’à deux on se trouvait limité, et c’est à ce moment-là que j’ai demandé à Jérémie de nous rejoindre. Je me souviens que j’avais longtemps fantasmé sur le rôle du violoncelle dans un groupe, je me disais que cela pouvait faire la basse en même temps, des secondes voix, des contre-chants… Et le fait que Jérémie soit un vrai musicien et qu’il chantait bien également, ça m’attirait. Et du coup, dès qu’il est arrivé, il y a eu un truc évident qui s’est passé.

Christophe : On a trouvé un son qui nous plaisait vraiment, dans l’équilibre guitare/violoncelle/voix.

Une sorte d’alchimie ?

Ambroise : Voilà, on a vraiment eu l’impression de trouver quelque chose de fort à ce moment-là, et on a eu envie de le pousser.

Christophe : C’était vraiment une heureuse surprise de trouver ce son là, parce qu’on ne l’avait pas forcément en tête avant, et on l’a enregistré sans qu’on se rendre compte de ce qui se passait.

Ambroise : Quand c’est arrivé, c’était ce qu’on avait fait de mieux, et c’est comme ça qu’on est resté à trois.

On sent que vos influences viennent autant de la culture pop que de la musique classique, ce qui est assez original pour un groupe appartenant à la première catégorie. Comment parvenez-vous à concilier ces deux aspects dans vos chansons ?

Christophe : Le classique, c’est vraiment plus une influence de savoir-faire qu’une influence musicale. On fait de vraies chansons pop.

Ambroise : Moi je dirais que ce qu’on aime dans la pop, c’est aussi ce qu’on aime dans la musique classique. On a trouvé un pont commun entre les deux musiques : à savoir cet amour de la mélodie et de l’harmonie qu’on peut trouver chez les compositeurs qu’on aime, autant dans la musique classique que dans la musique pop. Quand on fait des chansons, on se sert de toutes ces influences là,  et une harmonie baroque peut nous influencer au même titre qu’une mélodie des Beach Boys. On apporte vraiment ce qu’on aime dans nos chansons. On a envie d’aimer notre musique, du coup on s’y retrouve de cette façon : c’est-à-dire qu’il y a des éléments de ces deux musiques-là qu’on a envie de retrouver dans nos chansons.

Pour ma part, je vous ai découvert un peu par hasard en juillet dernier, en première partie de Patrick Watson aux Bouffes du Nord. J’ai beaucoup aimé votre concert qui était une heureuse découverte, un vrai coup de cœur. Quel a été votre parcours depuis lors (quasiment un an) ?

Christophe : L’enregistrement de l’album, bien sûr, mais auparavant nous avons fait beaucoup de concerts, notamment à la rentrée.

Jérémie : On a aussi beaucoup évolué dans la façon de jouer nos chansons.

Ambroise : A cette époque là (NDLR : en juillet dernier), on voulait faire l’album tout seul et peu après on a rencontré Julien Delfaud, qui a finalement réalisé le disque, et là encore cela a été une rencontre assez évidente. Dès qu’on l’a vu, on s’est dit que c’était avec lui qu’on allait faire l’album.

Donc dans ce temps-là, il y a eu cette rencontre avec Julien Delfaud, et juste avant l’enregistrement de l’album, on a fait beaucoup de concerts, de premières parties dans toute la France. C’est là qu’on a posé les bases de l’album, c’est-à-dire quelque chose de plus rythmé que ce qu’on avait fait auparavant, une interprétation un peu plus vécue aussi, plus brute.

Ensuite, il y a eu l’arrivée de la batterie, qui s’est faite avec le début de l’album et grâce à la présence de Julien Delfaud, qui nous a orientés vers ça. Nous on hésitait, et cela a été le fruit d’une longue réflexion et d’un cheminement qui a énormément été influencé par le nombre de concerts que l’on a fait. En résumé, toutes ces expériences vécues depuis un an nous ont été extrêmement bénéfiques car elles nous ont permis de savoir exactement ce qu’on voulait faire sur l’album. Et depuis l’enregistrement, on a composé quelques nouvelles chansons.

Parlons un peu des paroles maintenant. Elles sont en anglais : est-ce lié à vos influences musicales et à vos facilités dans la langue ? Comment les écrivez-vous ?

Christophe : On n’a pas pris la décision comme ça un jour de chanter en anglais, c’est ce qui est venu le plus naturellement dès qu’on s’est mis à écrire des morceaux avec Ambroise. Parce que c’est la musique qu’on écoutait, de Simon & Garfunkel aux Beatles, et donc l’anglais est venu assez spontanément, dès le départ, comme quelque chose d’évident.

Jérémie : C’est aussi une langue qui permet beaucoup plus facilement que le français d’utiliser des harmonies dans la musique pop.

Ambroise : C’est vrai que c’est vraiment une langue qui se prête beaucoup au style pop, ça marche très très bien avec cette langue là. Mais disons qu’on ne s’est posé la question de la langue qu’après avoir écrit plusieurs chansons et s’être fait la remarque qu’elles étaient écrites en anglais. Du coup, à ce moment-là, on s’est demandé ce qu’on allait faire, si on allait essayer d’écrire en français ou pas, même si on se rendait bien compte qu’il y avait un truc un peu étrange, mais on s’est dit qu’on avait envie de le faire comme ça, et comme c’est venu naturellement, on a continué dans cette voie. Maintenant, pour ce qui est de l’écriture, c’est Christophe et moi qui écrivons les textes. En général, on développe chacun de notre côté une idée de mélodie et de texte en même temps, qu’on apporte. Je crois qu’il n’y a vraiment qu’une seule chanson où on a écrit le texte à deux, c’est "Leave Me Alone".

Pour ce qui est de la de la musique, composez-vous de la même manière, chacun de votre côté, ou ensemble ?

Christophe : Souvent, c’est l’un d’entre nous qui apporte une idée qu’on développe tous ensemble ensuite.

Jérémie : Il y a également des chansons qui sont plus personnelles…

Ambroise : Oui, il y a aussi des titres dans l’album qui sont quasiment d’une seule personne du début à la fin, et d’autres qu’on a développé presque intégralement en groupe. "Balulalow", par exemple, est 100% composée par tous les trois. A l’origine c’était un jam, et on l’a enrichi jusqu’à aboutir à la chanson présente du le disque. A l’inverse, "Do You Have A Gun" est une chanson plus personnelle.

Etant donné le nom de votre groupe, est-il besoin de vous demander quel est votre album préféré des Beatles ?

Christophe : Ce n’est pas si évident que ça, en fait… Même si on l’aime beaucoup !

Ambroise : Le nom du groupe vient d’un poster de cet album que j’avais de ma chambre. Au moment où l’on cherchait un nom de groupe, on était chez moi avec Christophe et on s’est retourné tous les deux en même temps vers ce poster en se disant : "tiens, pourquoi pas Revolver ? C’est pas mal comme nom de groupe…".

Effectivement, ça sonne bien, et c’est assez facile à retenir…

Ambroise : Oui, c’est assez efficace.

Puisque l’on parle des Beatles, c’est une influence assez évidente dans votre musique. Comment influe-t-elle dans votre processus de composition ?

Ambroise : C’est surtout un genre que l’on connait bien, le "style Beatles", et c’est une influence qu’on commence à avoir pas mal digéré…

Christophe : Oui, ce n’est même plus quelque chose de très conscient, c’est juste de la musique que l’on connaît très bien.

Ambroise : Par exemple, quand on arrange un morceau, on se dit qu’on aimerait bien une ligne de basse un peu genre comme ça, mais au même titre qu’on peut se dire qu’on aimerait faire ce chœur là un peu dans le style baroque, ou avec des voix comme ça. Ça fait partie de nos influences, et c’est sûrement une des influences les plus fortes parce que c’est quand même le groupe qui a posé les bases de la musique pop, donc c’est inévitable.

Sur votre album, les arrangements sont distillés par petites touches. La batterie apporte une couleur que vous n’aviez pas forcément sur scène quand vous n’étiez que tous les trois. Est-ce une volonté pour vous de ne pas trop charger les arrangements pour mettre en avant les voix ?

Ambroise : On a envie de garder les voix au centre de la musique, c’est ce qu’on aime le plus : les harmonies, le respect des textes…

Jérémie : Dans l’album, il y a aussi une volonté de ne jamais en faire trop, qu’on entende toujours l’essentiel, la mélodie.

Christophe : Oui, on voulait rester assez directs, aller à l’essentiel. Et puis aussi qu’on puisse entendre précisément les arrangements. Dans l’album, tout est assez clair, il n’y a pas d’arrangements cachés.

Jérémie : C’est pour ça qu’on peut parler de "pop de chambre", parce que ça reste très petit effectif, ce n’est pas symphonique…

Ambroise : On avait cette volonté d’aller à l’essentiel depuis toujours, cette recherche de l’évidence, ce rejet du superflu. On a quelque chose à dire, et on a envie de le dire de la façon la plus directe possible.

Votre album est une vraie réussite, mais un peu à l’image de votre concert aux Bouffes du Nord, si on devait lui trouver un défaut, ce serait ce côté un peu trop maîtrisé, trop parfait. N’avez-vous pas parfois envie de sortir un peu de ce cadre et de sonner plus rock sur certaines chansons ?

Ambroise : Julien Delfaud nous a permis de lâcher un peu prise, de se laisser plus aller à des choses non  maitrisées. On est très appliqués, c’est notre qualité et c’est aussi un défaut : parfois, on manque de laisser-aller dans certaines choses. On en a conscience et on essaie d’aller vers ça. C’est une progression, et je pense qu’on a évolué dans ce sens depuis notre premier EP sorti il y a un an, et j’espère qu’on va continuer dans ce chemin-là.

Christophe : Je ne prends pas la maîtrise comme une sorte de reproche…

Ambroise : Non, c’est vrai, mais je vois ce que tu veux dire : c’est vrai qu’on a un peu du mal à assumer des défauts ou des imperfections.

Jérémie : Mais ça vient aussi du fait qu’on est un peu minimaliste.

Ambroise : Il y a peu d’éléments qui salissent le truc, donc c’est vrai que ça reste tellement épuré que finalement ça sonne propre. Mais ça fait partie de notre identité.

On sent clairement dans votre musique un amour pour les harmonies vocales. Dans un registre plus folk, Fleet Foxes avait placé la barre très haute l’an dernier. Qu’en avez-vous pensé ?

Christophe : Je n’ai pas écouté l’album en entier, mais j’ai entendu quelques morceaux qui sont très bon… Comment s’appelle cette chanson ?

Ambroise : "Tiger Mountain Peasant Song"…

Jérémie : C’est très très très bon.

Ambroise : J’ai vu des passages d’eux à des émissions télé et j’ai été un peu déçu, ils chantaient assez faux. Leur disque, on ne peut pas vraiment dire qu’il nous ait influencé parce qu’on a découvert ça un peu trop tard, à peu près au moment où on enregistrait l’album. Mais j’ai trouvé ça très bien. Ce que j’ai aimé chez ce groupe, c’est cette espèce de charme graphique médiéval sur leur album, je trouve ça cool. C’est assez décalé, ils ont des têtes pas possibles, ils ont de très belles chansons. Le reproche que je pourrais leur faire, c’est que ça manque un peu de continuité parfois dans leurs chansons. Mais le chanteur a une super voix, il est vraiment habité et c’est un très bon groupe, une des plus belles découvertes de cette année.

Jérémie : On nous a beaucoup dit qu’on faisait du folk alors qu’on se sent très pop et je pense que la batterie apporte une évidence à la chanson, quelque chose de beaucoup plus pop.

Christophe : Oui, parce qu’on n’a jamais été folk. On en écoute, mais on n’a pas des textes folk.

C’est vrai que la batterie apporte vraiment quelque chose en plus.

Ambroise : Oui et ça permet aussi d’asseoir les rythmes de manière plus forte et de nous contraindre à des discours plus condensés. Ça nous a obligés à être un peu plus urgent.

Désormais vous jouez avec une batterie lors de vos concerts ?

Christophe : Pas tout le temps mais souvent, oui. C’est agréable d’avoir la possibilité de faire les deux. On alterne un peu et c’est un plaisir différent à chaque fois sur scène, ce sont deux expériences complémentaires.

Ce soir, vous jouez à La Boule Noire en première partie de Cœur de Pirate…

Ambroise : Où on joue sans la batterie et même sans micro devant les voix. Ça sera presque un concert acoustique, on aura deux micros loin de nous, on n’aura pas de retour, on va jouer comme si on était dans une petite pièce. C’est la première fois que l’on fait ça.

Jérémie : Juste avec des micros d’ambiance.

Christophe : Un peu à la Moriarty.

Et donc là vous êtes en première partie, mais dans un peu plus d’un mois (25 juin), vous serez tête d’affiche dans cette salle. Et j’ai vu aussi que vous allez passer à Tartata (29 mai) ? C’est un premier pas vers la notoriété, non ? Quel est votre sentiment par rapport à ça, excitation, appréhension ?

Christophe : A l’origine, on faisait de la musique surtout pour les filles, donc je trouve que c’est une progression assez logique (rires). La notoriété, c’est quelque chose qu’on n'anticipe pas vraiment.

Ambroise : C’est complètement abstrait…

Christophe : On avance progressivement depuis le début, à un rythme soutenu mais sans être trop bousculés non plus.

Ambroise : J’ai l’impression que tant qu’on continuera à installer les choses progressivement et à suivre noter discours, on pourra être assez détaché de ça. La notoriété, c’est quelque chose de difficile à assumer quand elle arrive d’un coup et qu’on n’y est pas préparé mais pour l’instant, on reste très concentré sur notre objectif. La raison pour laquelle on a cette petite notoriété-là, c’est parce qu’on aime la musique et qu’on en fait. Tant qu’on garde l’essentiel, qu’on est honnête quant aux raisons pour lesquelles on fait partie du groupe, on restera protégé. Le premier album est une porte d’ouverture, qui permet d’avoir encore plus de possibilités après. C’est pour ça que je suis content qu’on soit dans une grande maison de disque (ndlr : EMI) et qu’on ait la chance d’avoir une exposition assez vite, ça nous permet d’aller plus vite.

Justement, cela ne vous apporte-t-il pas un supplément de pression d’être dans une grosse maison de disque ?

Ambroise : Je pense qu’on se met suffisamment de pression tous seuls ! La plus grosse pression qu’on ait, c’est la pression artistique et c’est nous qui nous la mettons à 100%.

Etant donné le contexte, il est de plus en plus rare qu’ils fassent confiance à de jeunes groupes, donc vous avez de la chance.

Ambroise : Oui, on a conscience d’être extrêmement chanceux.

Christophe : D’autant plus qu’on n’a jamais eu à démarcher des maisons de disque, c’est eux qui sont venus nous chercher.

Ambroise : Mais c’est vrai que du coup, on a des attentes différentes comparé à un petit label.

En terme de ventes ?

Ambroise : En termes de ventes, d’exposition et même d’exigences artistiques. Ils ont envie qu’on soit les meilleurs possibles et ils ne nous laissent pas d’autre choix que de s’investir à 100% dans notre truc. Mais c’est ce qu’on a envie de faire aussi, donc c’est plutôt bien. On aurait pu enregistrer l’album plus tôt, mais les gens qui travaillaient avec nous avaient envie qu’on prenne le temps de savoir ce qu’on voulait faire et de le faire le mieux possible. Avec un petit label, je pense qu’on aurait sorti l’album plus tôt, mais il aurait sûrement été moins abouti.

Music For A While est donc votre premier album. Pour les  jeunes groupes, c’est souvent un rêve d’adolescent qui se concrétise. Votre disque sort dans quelques semaines, quels sont vos sentiments alors que c’est sur le point de se réaliser pour vous ?

Ambroise : En fait, comme les choses se font très progressivement, petit à petit le rêve est repoussé. Mais quand on y repense, on réalise combien notre histoire est incroyable, c’est sûr. Le rêve adolescent est encore très présent en moi car c’était il n'y a pas si longtemps que j’ai eu le rêve d’arrêter mes études pour faire que de la musique.

Christophe : Maintenant, on va voir ce qu’il va donner cet album.

Ambroise : Et on a envie de le défendre, puis d’en refaire d’autres.

Christophe : C’est une quête sans fin. Ce n’est pas parce qu’on sort un album qu’on se sent satisfait, on a toujours l’envie et le stress d’écrire de nouveaux morceaux, et on pense déjà à ce qui va suivre. En fait, on n’est jamais extrêmement serein.

Ambroise : On est toujours un peu en remise en question, et c’est ce qui fait qu’on avance. Autour de nous, on a des gens qui nous poussent, qui ont de l’ambition pour nous et cela nous oblige à ne jamais nous reposer sur nos lauriers. C’est la meilleure attitude à avoir. "Don’t Take It For Granted" comme dirait Bob Dylan.

Christophe : Tu imagines qu’il dit ça à 60 ans, "ne rien prendre pour acquis"…

Ambroise : Mais lui, il peut.

Oui, il sait de quoi il parle je pense…

Christophe : C’est le type qui a écrit le plus de chansons au monde…

Ambroise : Depuis Charles Trénet ! (rires)

Christophe : C’est juste fou, il écrit tellement et il continue à dire ça !

C’est un bel exemple…

Ambroise : C’est un modèle, c’est clair. Même si son dernier album est décevant. Mais l’avant-dernier était très bon. On est tous fans du Dylan des années 2000, mais là le dernier je le trouve moins bien.

Neil Young aussi a sorti un nouvel album cette année dont l’accueil a été moins chaleureux.

Ambroise : Je ne l’ai pas écouté. Mais Neil Young, j’ai l’impression qu’il est nostalgique de ses jeunes années et qu’il essaie de refaire ce genre de folk alors que Dylan, lui, est à des milliards d’années lumière de ses premiers albums. Il se réinvente sans cesse et c’est pour ça que je considère Dylan encore comme un artiste actuel. Neil Young, c’est plus un monument historique.

A l’écoute de Music For A While, on pense par moments à Cocoon, notamment sur "Luke, Mike and John". Leur premier album et la tournée qui a suivi ont connus un engouement étonnant. Ce succès sympathique semble être lié d’une part à la chanson "On My Way", qui a été en  quelque sorte leur carte de visite, leur porte d’entrée, et d’autre part au fait qu’ils ont écumé sans cesse les salles de concert au cours de l’année. Pensez-vous que "Balulalow" ou "Luke, Mike and John" seront vos "cartes de visite"? Les avez-vous composées dans cet esprit ?

Ambroise : C’est marrant qu’on parle de "Luke, Mike and John" parce que pour moi, ce n’est pas une chanson évidente comme carte de visite. "Balulalow" un peu plus, déjà. On a eu beaucoup de mal à trouver un single pour cet album parce qu’on n’a pas du tout raisonné dans ce sens. Là où je trouve que c’est un bon album, c’est qu’il n’y a pas de déchet, toutes les chansons pourraient quasiment être défendues comme un single (il baisse la voix). Et ce n’était pas forcément le cas sur l’album de Cocoon (rires).

Ça sera répété…

Christophe : Et amplifié… (rires)

Mais c’est vrai que sur leur disque, plusieurs chansons sortaient du lot, le vôtre est plus homogène.

Ambroise : Oui, c’est vrai, mais ce que j’aime beaucoup dans leur succès, c’est que c’est venu très progressivement et c’est vraiment venu du fait qu’ils ont fait énormément de concerts.

Christophe : C’est vraiment sain comme succès, ce n’est pas un truc programmé qui a explosé d’un coup.

Avez-vous la même approche de la scène qu’eux, c’est-à-dire aller défendre votre album dans toute la France, aller au maximum au contact des gens pour leur faire découvrir votre musique ?

Revolver (en chœur) : Oh oui, absolument !

Jérémie : On veut aller vendre nos albums à la sortie de chaque concert !

Je suppose que tout ça va s’accélérer dans les semaines à venir ?

Ambroise : On espère, oui.

Christophe : Ce sera plutôt à la rentrée car cet été, on ne fait pas trop de festivals. J’espère qu’on pourra faire le maximum de concerts.

Ambroise : La scène, c’est un vrai défi pour nous, c’est quelque chose qu’on a envie de faire le mieux possible. Ça va être une vraie conquête : au même titre qu’on a essayé de faire un bon album, on va essayer de faire une belle tournée, la plus dense possible. On aimerait avoir le plus de dates rapprochées possible, partir sur la route, c’est un vrai fantasme.

Christophe : Et puis vendre ses albums à la fin des concerts, c’est là où tu peux conquérir chaque personne.

Ambroise : "Toi, tu seras fan, ma fille !" (rires)

Maintenant, quelques questions d’ordre un peu plus général… Y a-t-il un groupe, un artiste qui vous a donné envie de devenir musicien, de faire de la musique votre métier ?

Ambroise et Christophe : Elliot Smith.

Christophe : T’allais pas dire Elvis Presley ?

Ambroise : Non, honnêtement, c’est Elliot Smith qui m’a confirmé dans cette voie. C’est un modèle.

Christophe : Moi aussi.

Jérémie : Moi je pense que c’est Mozart. C’est très classique mais j’ai commencé la musique vraiment très tôt et je pense même que c’est La Flûte Enchantée de Mozart qui m’a donné envie de faire de la musique.

Le disque que vous emmèneriez sur une île déserte ?

Ambroise : Pas facile, ça change souvent en fait. Je dirais La Passion selon Saint-Jean de Sébastien Bach.

Christophe : Music For A While (rires)… Non, je suis sérieux ! C’est juste impossible de faire un choix, donc autant prendre un truc qu’on a fait. Ou sinon, allez, le White Album. Mais quand même Music For A While peut-être plus que le White Album !

Ambroise : Mais de nous ou de Purcell ?

Christophe : De nous !

Ambroise : Ah, c’est bien ! Un vrai fan ! Tu vas acheter l’album mon petit ? (rires)

Christophe : Non, mais tu imagines ? Avoir un disque sur une île déserte, c’est affreux comme situation !

Jérémie : Oui, d’ailleurs moi je prendrai un petit disque dur avec plein de Gigas !

Christophe : Oui, ça devient anachronique comme question ! (rires)

Bon, dans ce cas-là, je ne vais peut-être pas tout écrire ?

Ambroise : On t’enverra un mail avec la liste ! (rires)

A l’inverse, y a-t-il dans votre discothèque un disque que vous cachez parce que vous avez honte de l’aimer ?

Ambroise (s’adressant à Christophe) : Toi, tu as tout Jean-Jacques Goldman… Même si tu en as revendu plein.

Christophe : Oui, j’en ai un peu honte maintenant, mais j’ai eu une enfance marquée par Jean-Jacques Goldman. J’écoute encore de temps en temps…

Ambroise : Il y a plein de trucs kitch que j’aime beaucoup : Elton John, ABBA, les Bee Gees…

Ceci dit, dans le genre harmonies vocales, ils sont pas mal les Bee Gees…

Ambroise : Oui, c’est clair. Je pourrais dire New Kids On The Block, mais je ne les écoute pas vraiment.

Christophe : Et puis, c’est plus vraiment honteux…

Ambroise : Oui, c’est presque cool aujourd’hui.

Christophe : J’aime bien le premier album de Coldplay.

C’est pas honteux ça, moi j’aime bien !

Ambroise : Allez, je vais dire mon Best-Of d’Elton John.

Christophe : Cocoon ! (rires)

Ah, donc vous n’aimez pas trop Cocoon…

Ambroise et Christophe : Non, on n’aime pas trop.

Christophe : Je n’aime pas trop les chansons.

Ambroise : Moi c’est surtout le phénomène autour que je trouve bizarre. C’est un album sympa mais cela a pris une dimension où les gens qui ne sont pas curieux en musique d’une manière générale ont l’impression d’être super cool en aimant Cocoon.

Christophe : Ça c’est un phénomène désagréable, c’est vrai.

C’est un peu le phénomène Coldplay…

Ambroise : Oui, ça devient une sorte de caution de bon goût alors que je trouve que ça ne se justifie pas vraiment. Mais je n’ai rien contre eux personnellement. Et je ne les ai jamais vus en concert, mais il paraît que c’est pas mal. Toi, tu aimes bien Cocoon ?

Oui, c’est vraiment bien en concert, ça prend une dimension qu’il n’y a pas sur disque. Et au-delà de leur musique, ils ont une personnalité très attachante sur scène : ils sont marrants, ils se charrient… Cela participe au fait que les gens, qui les ont beaucoup vus sur scène, ont apprécié et c’est ce qui explique que ça ait autant marché.

Ambroise : C’est vrai que la grande majorité des gens qui les aiment pour de bonnes raisons les ont vus sur scène. Ils ont vraiment conquis leur public à la force du poignet, ça c’est vraiment bien.

Christophe : J’aimerais beaucoup qu’on puisse dire la même chose de nous dans deux ans, ça serait beau…

L’Olympia dans deux ans ?

Ambroise : Dans six mois !

Question peut-être plus difficile : pourriez-vous définir votre musique en trois mots ?

Ambroise (du tac au tac) : Pop de Chambre !

Christophe : Une autre question difficile ? (rires)

Ambroise : Juste pour développer un peu, c’est de la pop vocale avec deux guitares et un violoncelle, parfois du piano, parfois de la batterie…

Christophe : Ça fait beaucoup trop de mots, là…

Petite question d’actualité : que pensez-vous d’HADOPI ?

Christophe : Je ne sais pas trop ce que j’en pense, je ne suis pas vraiment calé sur le sujet…

Le point qui fait débat, c’est la coupure de l’accès internet…

Ambroise : Ça, c’est vraiment limite.

Christophe : Maintenant, c’est un droit fondamental, il y a tellement de trucs que tu es obligé de faire par internet…

Ambroise : Une amende serait peut-être un peu plus logique et encore… Mais on a tellement donné des moyens aux gens de le faire que je ne vois pas vraiment ce qui est criminel dans le fait de télécharger de la musique. Moi je ne le fais pas car j’aime les disques et les vinyles mais je ne vois pas ça comme du vol.

Christophe : Et puis les types que je connais qui téléchargent le plus, ce sont aussi ceux qui achètent le plus d’albums.

Ambroise : C’est évident…

Christophe : Ou alors il y a les jeunes ados qui font des concours de celui qui a le plus de données sur leur ordinateur mais je doute qu’ils écoutent tout, donc ça n’a aucun sens. En général, ceux qui téléchargent beaucoup, ce sont les vrais mélomanes.

Moi je me pose la question car s’il est vrai que ma génération a grandi avec le CD et qu’on a pris internet en cours de route, la nouvelle génération n’a connu qu’internet et n’est pas forcément habituée à acheter des disques…

Ambroise : C’est vrai, mais de toute façon, la vente de CD, elle va bientôt mourir. Mais c’est le support qui va mourir, pas la musique. Elle restera, quelle qu’en soit la forme.

Christophe : Si le CD disparaît, c’est embêtant pour le côté fétichiste de l’objet.

Jérémie : Ce qui est triste, c’est de ne pas pouvoir montrer ce que l’on a.

Christophe : Moi, par exemple, j’adore ranger mes disques, je les classe par ordre alphabétique. Ça me permet de redécouvrir chaque disque. Alors que sur iTunes, c’est fait en un clin d’œil. Ça, ça me manquerait vraiment.

Ambroise : Une discothèque, il y a une relation très physique, c’est très attachant. Alors qu’avec le mp3, le rapport à la musique devient hyper fonctionnel, il n’y a plus de rapport sensuel à l’objet. C’est très dommage.

Quels sont les disques qui tournent en boucle sur vos platines en ce moment ?

Christophe : Le dernier John Frusciante (ndlr : guitariste des Red Hot Chili Peppers), qui est sorti au début de l’année. Il a une carrière solo vraiment cool. C’est plus intéressant que ce qu’il fait avec les Red Hot, surtout leurs derniers albums. Le dernier, en particulier, est une catastrophe. Mais lui en solo fait des trucs vraiment intéressants.

Jérémie : Moi, ce serait les Symphonies de Beethoven par l’Orchestre de chambre de Brême (dirigé par Paavo Jäarvi).

Ambroise : L’année dernière, j’ai beaucoup aimé Vampire Weekend, ou encore Laura Marling. Je vais dire Laura Marling parce que je l’ai vue en concert, il n’y a pas longtemps (ndlr : en première partie d’Andrew Bird, à La Cigale), et c’était vraiment bien. J’ai trouvé ça hyper habité, elle dégage vraiment quelque chose. Je pense que ça va devenir un peu mythique. Il y a peu, je réécoutais l’album sur la route et j’avais l’impression d’entendre un classique. Je suis vraiment un très gros fan. Je trouve qu’elle a une vraie profondeur d’artiste, elle a une vraie âme et la voir sur scène m’a confirmé dans ce sens. Et Andrew Bird, c’était bien aussi.

Moi aussi j’ai bien aimé Andrew Bird, j’ai trouvé ça impressionnant, mais les chansons reproduisaient un peu toujours le même schéma.

Ambroise : Oui, c’est vrai. Techniquement, c’est vraiment calé au millimètre, mais ça ne laisse pas beaucoup de place à l’émotion et à la liberté, c’est assez contraint. Chez Radiohead, par exemple, ils trouvent le bon équilibre entre l’exploit technique et l’authenticité de l’interprétation.

Christophe : Il y a quelques mois, ils ont fait une vidéo assez impressionnante, une version de "15 Steps" avec une fanfare.

Ambroise : Oui… C’était énorme !

Christophe : Et c’était tellement cool de voir Thom Yorke micro à la main, avec un blouson en cuir…

Ambroise : Il est complètement galvanisé.

C’est aussi une preuve que ça ne le dérange pas de se mettre en danger, surtout que cette performance a été enregistrée en direct dans le cadre des Grammy Awards !

Ambroise : Cela a dû être compliqué à mettre en place, en plus.

Vous les avez vus en concert, Radiohead ?

Christophe : Oui, l’an dernier à Bercy.

Ambroise : La scénographie était magnifique, avec ces forêts de néons au-dessus d’eux. J’ai énormément de respect pour ce groupe. C’est le plus grand groupe du monde.

Je ne peux qu’acquiescer : c’est aussi mon groupe préféré.

Ambroise : D’un point de vue objectif, c’est vraiment le plus grand groupe du monde, c’est le groupe qui invente le plus de choses aujourd’hui, qui va le plus loin et qui est le plus  carré en plus. Ce sont de vraies machines de guerre.

Ce qui m’impressionne le plus chez eux, c’est cette capacité à se renouveler, à tenter plein de choses différentes tout en restant au plus haut niveau. Aucun autre groupe qu’eux n’est capable de cela actuellement.

Ambroise : Il y a bien les Rolling Stones… (rires) J’aimerais bien voir les Stones faire du cinq temps ! Je les ai vus sur scène, c’était un peu dur, Keith Richards a un peu de mal, le batteur se décale un peu… Ron Wood est vraiment super bon, par contre. Et Mick Jagger est énorme. Pour le coup, c’est vraiment une star, il tient le show à lui tout seul.

Christophe : Il fait partie des 4-5 personnes au monde capables de tenir un stade à elles toutes seules.

Ambroise : C’est sûrement le mec le plus charismatique de l’histoire de… l’humanité ! Après Jean-Marie Bigard (rires).

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Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


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