Cela
commence par une petite mélodie sucrée semblable à
la bande son d’un vieux film de Jacques
Tati comme "Mon Oncle" puis ça s’emballe
tout doucement. On se déplace sur la pointe des pieds, tous
les bruits (beats, layers, mélodies, etc.) sont comme étouffés.
Nous devenons vaguement mais agréablement étourdis
par la musique de Marc Bianchi, l’homme
de Her Space Holiday. Et on le restera
pendant 45 minutes.
Cette collection de morceaux aurait pu s’appeler "lullabies"
ou "dreams" (au sens de songe) mais The
young machines est très explicite aussi : les jeunes
machines ou "les machines que je joue comme lorsque j’étais
gamin, avec la technique acquise par l’expérience".
Grâce à Her Space Holliday, nous replongeons temporairement
dans des rêves ou d’enfance avec nos yeux d’adulte,
entourés des gens qu’on aime et qui sont peut être
disparus. Vaguement étourdi, oui. Mais agréablement…
Le son fait penser à certains titres de Cure
à cause du balancement induit par le rythme (aussi parce
que Cure a écrit pas mal de Lullabies) et à Notwist
pour l’agencement des sons. Néanmoins la musique de
HSH est trop personnelle, trop unique pour être résumée
de cette façon : toutes les influences sont ici digérées,
incorporées pour former un ensemble cohérent, profond
et sensé.
En résumé : ce disque est fantastique !
Les titres suivants sont marquants :
-"the young machine" , titre
introductif et incroyablement prenant.
-"sleepy california", quatrième
morceau ; les lyrics doivent être autobiographiques : "you
said your grandmother is dying" puisque Bianchi dédicace
son album à Rena Bianchi née en 1913 et décédée
l’an dernier.
-"my girlfriend’s boyfriend".
très bon morceau où l’influence Eno
/ Cale période "Wrong way up" (1990), se
fait magistralement entendre : si vous n’êtes pas convaincu
réécouter "One word"
.
Et puis tous les autres titres parce qu’ils vous emmènent
ailleurs, dans des lieux où il est rare d’aller même
si on les connaît… |