Avant, quand j'étais un jeune popeux bien comme il faut, il fallait mine de rien choisir son camp. La pop (et accessoirement le rock) ou l'electro.
Tout le reste n'avait que peu d'importance, éclectisme à gogo pourvu que, surtout, tu n'ecoutes pas toutes ces vilaines musiques bourrées de synthétiseurs et de pousse-boutons planqués derrière, ou alors il fallait garder l'info secrète.
Et puis, petit à petit, la frontière commença à s'estomper grâce à des groupes comme les Chemicals Brothers, Prodigy et quelques autres (qui est le petit farceur qui a dit Justice ?).
Aujourd'hui, il est désormais tout à fait de bon ton d'avoir quelques productions djesques dans sa discothèque. Pas Bob Sinclar ou David Guetta hein, comprenons-nous bien.
D'abord connus comme remixers, Olly Dixon,
Tim Lawton et
Mark Ralph ont finalement créé Filthy Dukes pour se frotter pour de bon à la composition avec ce premier album Nonsense in the dark electro pop et éclectique.
Compositions originales donc mais qui ressemblent déjà à des remixes tant les titres semblent n'avoir rien de commun entre eux si ce n'est la pâte de mixeur des Filthy dukes.
Cette incohérence entre les chansons vient probablement du fait que le groupe a avant tout voulu se faire plaisir en se frottant à plusieurs domaines, de la pop au rap en passant par la ballade. Cela vient peut-être aussi du fait que les chanteurs sont des invités, choisis selon le genre du morceau. On retouve donc un rappeur sur l'énorme "Tupac robot club rock", un popeux à la voix ronde très new wave sur "Messages", etc.
Entre Bloc Party et Air ("You better stop"), entre tubes et morceaux plus dispensables ("Cul de sac"), il y a à prendre et à laisser sur ce premier album mais on passe quand même globalement d'assez agréables moments, pour peu que l'on adhère à ces faux remixes sautillants et festifs. "Tupac robot club rock" et ses faux airs de Beastie Boys est particulierement réussi comme le pop rock "Poison the Ivy" porté par une voix impeccable.
Un disque dont il faut écouter les morceaux à l'unité plutôt que du début à la fin du fait de la trop grande variété des morceaux qui, une fois de plus, ressemblent à une suite de remixes, mais un album qui contient tout de même de bien bons titres tubesques... Idéal pour vos mix ! |