Montgomery se produit ce soir à Glaz’art dans le cadre de l’Ascensationnelle des Boutiques Sonores, en compagnie d’Arch Woodman, Jordan, Fairguson et Fordamage. Leur attachée de presse nous explique qu’ils sont un peu stressés concernant la préparation de leur concert de ce soir : étant donné le nombre de machines et instruments à installer, ils ont peur de ne pas avoir le temps de tout mettre en place et de dépasser le temps qui leur est imparti.
Arch Woodman lance la soirée avec ses petites pop songs bien sympathiques aux mélodies accrocheuses. Ils nous offrent de surcroît un final d’une intensité bluffante. Vient ensuite Jordan, sorte de Klaxons bruitistes. Les voix sont puissantes et hautes perchées, l’énergie est là, mais manquent les chansons. On accroche moins. Encore un groupe avant Montgomery : les Fairguson. Ils délivrent un pop-folk largement inspiré par Midlake, aux accents légèrement country. C’est sympathique, même assez beau par moments, mais jamais vraiment passionnant. C’est même un peu mou du genoux à la longue, et on a l’impression d’avoir déjà entendu ça maintes et maintes fois. Ils mettent enfin le pied à l’accélérateur sur leur dernier morceau, qui fait penser à The Magic Numbers.
Arrive enfin – avec une bonne heure de retard – le gros morceau de la soirée : Montgomery. Comme ils le craignaient, mettre en place leur matériel dans les temps est une vraie gageure. La soirée avait déjà du retard, du coup ils sont pris par le temps. On pouvait imaginer de meilleures conditions pour préparer un concert.
Après une introduction planante, ils se lancent dans "Baleine" en ouverture. Le titre-phare de Stromboli peine ce soir à prendre toute sa dimension à cause d’un son cafouilleux. Le groupe s’en sort tout de même bien, mais c’est rageant. La soirée sera émaillée de petits accidents de parcours qui ne permettront pas au groupe de jouer de façon totalement sereine : la difficulté à installer tout leur matériel, donc, puis un gros problème au niveau des voix pendant tout le concert, et pour couronner le tout, Benjamin qui casse une corde.
Le son ne fait donc pas honneur à leurs compositions, et on peine à distinguer les voix. Du coup, on se concentre sur les parties instrumentales, franchement impressionnantes par moments. Le groupe restitue plutôt fidèlement les arrangements de leurs titres, et c’est un sacré exploit. Ils sont tous extrêmement concentrés, seul Thomas à la guitare sort de sa bulle par instants pour se déchaîner, comme sur le final de "Volcan".
En fond, derrière la batterie, défilent des projections collant bien à l’univers du groupe, mais on avoue ne pas y prêter une attention démesurée. On se concentre davantage sur la prestation du groupe. Et puis la salle ne s’y prête pas forcément très bien, du fait de sa petite taille, et du poteau situé en plein milieu de la fosse.
En live, leurs morceaux sont plus musclés. On pense notamment aux versions proprement époustouflantes de "Volcan" et "Athlète" qu’ils nous délivrent ce soir. Nous retiendrons également "6 Bonnes Raisons" , et puis "Le Ciel", sur lequel ils terminent le concert dans un déluge de guitares assourdissant.
Ainsi, malgré touts les petits cafouillages indépendants de leur volonté, Montgomery nous a livré ce soir une bonne prestation et a prouvé qu’ils étaient capables de jouer dans la cour des grands.
Etant donné l’heure tardive, nous filons dès la fin de leur set pour tenter d’attraper le dernier train. Nous ne verrons donc pas la prestation de Fordamage… |