Peux-tu nous parler de la genèse de St Augustine ?
J’ai commencé il y a trois ans, puisque j’en avais marre de jouer dans des groupes et de ne pas jouer mes propres chansons. Je ne supportais même plus le concept de groupe, j’en avais fait le tour. J’ai fait mes compos seul puis on m’a proposé des concerts. Tout s’est vite enchainé. On m’a ensuite présélectionné pour les découvertes du Printemps de Bourges en 2008. Pour l’occasion, je suis allé voir mes amis musiciens pour qu’il m’accompagne.
Tu as développé les idées et chansons que tu faisais plus jeune peut-être ?
Non, j’ai vraiment commencé sur le tard. Quand j’étais dans un groupe, je ne composais pas et cela ne m’intéressait pas forcément. Je n’avais pas envie de raconter des trucs en étant à parts égales dans un groupe, il fallait que j’assume mon côté dictateur. J’ai mis du temps à m’y mettre, j’avais 25 ans quand j’ai commencé.
Pourquoi as-tu choisi ce nom ?
Alors c’est une chanson d’un groupe qui s’appelle South San Gabriel, que je trouvais bien, puis Damien (Leopold Skin) m’a dit que c’était comme la chanson de Dylan "I dreamed I saw St Augustine" de Bob Dylan. J’ai pensé que c’était un bon signe.
Tu composes seul mais tu es entouré d’un petit groupe désormais ?
Cela reste complètement dictatorial, j’assume ! Ce sont mes chansons. Il n’y a pas vraiment de groupe mais des gens que l’on trouve plus souvent on va dire ! Mais les personnes tournent. Je fais encore des concerts seul, parfois à deux avec Aurélia (piano) ou Edwige (violoncelle), parfois c’est juste avec Damien (Leopold Skin) et ça peut monter jusqu’à sept/huit personnes.
Vraiment une architecture variable alors ! Comment organises-tu les répétitions alors ?
Il n’y en a pas vraiment. C’est un peu en fonction des concerts qui arrivent, je contacte les personnes pouvant et voulant jouer, puis on s’organise une série de répétitions.
Tu composes seul à la guitare ?
Je fais tout, tout seul et même pour les arrangements, je suis assez directif. Je laisse une marge de manœuvre aux autres musiciens mais je sais ce que je veux.
A l’écoute des quatre albums de Kütu Folk Records, tu as sans doute l’album le plus pop. Ce sont tes influences qui jouent ?
J’ai des influences assez différentes. Je ne veux pas parler pour les autres mais ce que je recherche, c’est une cohérence entre la mélodie, les paroles et les arrangements. Je veux des chansons assez dépouillées, qui aillent au cœur des choses. Ce serait le côté folk. Par contre, je suis très concentré sur la mélodie et l’harmonie, c’est mon côté influencé par Paul McCartney, Ron Sexsmith, des gens comme ça. Cela a laissé des traces.
Tu avais sorti un six titres qui t’avait valu d’être sélectionné aux découvertes du Printemps de Bourges…
Alors, ce n’est même pas sur le six titres que j’ai été sélectionné, c’est sur des démos qui ne sont jamais sorties. J’ai fait le six titres pour avoir un support au Printemps de Bourges. Je l’ai fait en deux jours, j’en étais assez content mais c’est quelque chose de fait rapidement. D’ailleurs, je n’ai pas hésité à reprendre quelques titres pour qu’ils soient plus aboutis.
Comme pour Icelandic. Comment as-tu fait ? As-tu déconstruit le morceau pour le refaire ?
Il y a de ça. Après cette série de concerts à Bourges, j’ai repris des titres seul ou en duo et cela m’a permis de réappréhender les morceaux après avoir travaillé en groupe pendant un bon moment. C’est une bonne dynamique de varier entre les concerts solo et en groupe, cela empêche la routine de s’installer.
Qu’est ce que ta sélection à Bourges t’a apporté ?
Je n’ai volontairement pas profité des contacts parce qu’à ce moment là, je n’étais peut-être pas prêt. Des labels m’ont approché mais j’avais envie de rester à Clermont pour faire Kütu, notre label à nous. D’un point de vue renommée et financier, ce n’est certainement pas la meilleure option mais d’un point de vue artistique c’est la meilleure chose à faire et je ne regrette pas une seule seconde.
C’était la première fois que vous jouiez tous ensemble, lors du concert du Nouveau Casino ?
Oui, c’était la première fois, cela ne s’était bizarrement pas fait avant. Ce n’est pas une soirée facile à monter avec quatre groupes, même à Clermont on ne l’a jamais fait.
Vous avez travaillé ce concert ? Il y a quand même eu beaucoup d’échanges de musiciens entre les groupes ?
On a un peu fait le chemin à l’envers, car ce concert là lançait la tournée que l’on faisait en Auvergne. On a plus travaillé les concerts suivants, où on est quatre avec Alexandre (Delano Orchestra), Bertrand (Pastry Case) et Damien (Leopold Skin). Les interactions étaient faciles puisqu’on avait beaucoup bossé ensemble.
Comment s’est montée cette fameuse tournée Kütu ? Elle reprend le concept du "63 tour", réalisé il y a quelques années.
C’est vraiment grâce à la Coopérative de Mai. Il n’y avait jamais eu de label auvergnat distribué nationalement. Ils voulaient marquer le coup et nous aussi. L’initiative du "63 tour" nous avait bien plu. Cela été l’opportunité de faire jouer les gens ensemble plutôt que de faire quatre concerts différents. Peu de groupes peuvent l’offrir. On a juste fait trois ou quatre jours de résidence pour répéter et voilà.
Peux-tu définir ta musique en trois mots ?
Mélodique, sincère et... aérée ! Le troisième était dur !
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