Pièce de de Luigi Pirandello, mise en scène par Jean-Claude Idée avec Niels Arestrup, Anne Jacquemin, Jean-Jacques Moreau, Christian Bujeau, Raymonde Heudeline, Christel Charpentier, Damien Jouillerot, Miguel Ferreira et Louis Salkind

Le professeur entretient une liaison avec la mère d’un de ses élèves, la jolie épouse esseulée du commandant au long cours Perella. Une grossesse inopinée sème la panique. Heureusement, l’époux irascible est de retour pour une brève escale juste à propos pour en endosser la paternité et tout est bien qui finit bien dans la Sicile des années trente.

En transposant le classique triangle du vaudeville, dans lequel personne n’est dupe et où règne un consensus pour sauvegarder les apparences, en Sicile dans les années trente, Pirandello opte pour un genre convenu, au dénouement sans surprise, qu’il traite par la truculence du verbe à la manière d’une farce méditerranéenne.

La mise en scène privilégie et accentue le côté vaudeville en appuyant sur les effets ce qui conforte les spectateurs dans leur désir de s’amuser.

Jean Jacques Moreau n'hésite pas à mouiller sa chemise pour incarner le célibataire-coucou qui, doté d'une gouvernante à la maison, recherche la douceur du foyer dans celui d'un autre sans être prêt à franchir le pas même pour réparer les conséquences de sa libido. Il parle haut, gesticule, envahit la scène face à Anne Jacquemin, qui excelle dans le rôle de la vertu godiche mais soucieuse de préserver sa réputation, au point où cette première partie consacrée à la présentation et à la préparation du stratagème pour duper le mari donne l'impression de s'étirer interminablement en longueur.

Et le mari, la bête arrive enfin. Niels Arestrup tout en démesure, prend possession de la scène et captive l’auditoire au terme d'une excellente prestation. Mais il arrive bien tard…