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Théâtre des Abbesses  (Paris)  juin 2009

Pièce chorégraphique conçue par Johanne Saunier et Jim Clayburgh, avec The Wooster Group, Anne Teresa De Keersmaeker, Isabelle Soupart, Kurt d'Haeseleer, Georges Aperghis et Johanne Saunier.

A la fois Hérésie, et effacer l'ancien, le programme de Johanne Saunier se développe en 6 partie élaborée sur 3 ans. Pendant douze ans, Johanne Saunier a collaboré comme danseuse au sein de la troupe Rosa, dirigée par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker. En quittant cette troupe, elle tend à affirmer sa propre personnalité de chorégraphe et danseuse.

Après une entrée en scène discrète, l'éclairage recréant une atmosphère de lumière naturelle, en survêtement Johanne Saunier s'échauffe, seule en scène, quelques minutes. Puis elle troque le survêtement pour une robe beige. Le portant avec les accessoires du spectacle est à droite de la scène.

Partie 1 :
Les lumières se font plus rasantes. Une scène extraite du "Mépris" de Jean-Luc Godard, le fameux dialogue d'ouverture entre Bardot et Piccoli "Et mes fesses, tu les aimes mes fesses? Et mes cuisses, tu les aimes mes cuisses?", passe en boucle sur la musique de George Delerue. Les mouvements de Johanne Saunier, d'abord saccadés, s'étirent dans la longueur, du temps et de l'horizontalité, au rythme des questions de Bardot sur son physique. Jusqu'à ce que se crée une résonance entre la voix féminine et les mouvements de la danseuse. Des capteurs sont attachés à ses bras, un micro sur la bouche amplifie les bruits de souffle de l'effort.

Partie 2 :
La robe beige est troquée pour une robe blanche. Sur une chorégraphie d'Anne Teresa De Keersmaeker, rentre dans une transe sur des rythmes indiens. Le mouvement, qui finit alangui dans la première partie, se fait dynamique, tonique, tournoyant, tout en impulsion. Tout ceci est très agréable, dynamique, explosif.

Le passage à la chanson "Jolene" de Dolly Parton, est brutal, surprenant, presque désagréable tellement Johanne Saunier avait auparavant emmèné le spectateur dans son univers hypnotique. J'aime beaucoup le chanson de Dolly Parton, mais malheureusement je n'ai pas compris ce passage entre la transe d'un individu, et ce morceau qui parle de couple. De plus, la chorégraphie perd le dynamisme qui en faisait l'intérêt. Fin en queue de poisson. Dommage.

Partie 3 :
Charles François, rentre sur scène. En costume d'agent du FBI (sont-ce les lunettes noires ou les "ok, ok, ok!" qu'il prononce régulièrement ?), il monologue dans un micro, comme s'il parlait à son QG. Ceci sert à détourner l'attention du spectateur de Johanne Saunier qui est en train de se changer, et d'enfiler une tenue de stretching. La partie dansée (ou roulée) avec Charles François, est légère, agréable, parodiquement sur le mode de la séduction. A l'entracte, je quitte la salle agréablement surpris parce que j'ai vu.

Partie 4 :
Au retour, les choses se gâtent un peu. Une caméra surmontée d'une lampe a été amenée sur scène. Au dessus, un écran tendu, permettant de voir en noir et blanc ce qui est filmé, incrusté entre d'autres vidéos. Des bruits de voiture, des lumières rasantes qui évoquent les phares. La musique d'Angelo Badalamenti, on est dans une interprétation dansée de "Mullholland Drive", un hommage à David Lynch dont l'atmosphère lourde est bien retranscrite. Cependant, une fois le décor planté, l'atmosphère bien rendue grâce aux lumières et à la musique, quelques clés données par la robe rouge, ou la perruque blonde, se distille chez moi une impression de quelque chose de répétitif, comme un film dont on aurait oublié un nœud scénaristique. Je m'ennuie, et j'attends la cinquième partie.

Partie 5 :
Johanne Saunier est rejointe sur scène par deux danseuses. Anna Massoni et Julie Verbinnen, l'une en robe verte, l'autre en robe noire. Entre les danseuses s'instaure un échange de mots et de bouts de phrases, répétées comme dans certaines pièces de Steve Reich. Il se crée donc une musique, une mélodie, par la gorge des danseuses. Il s'agit d'un "texte musical" (?) de Georges Asperghis. Les trois danseuses, par la chorégraphie aussi, se complètent tout en ne rentrant pas dans une chorégraphie d'échange. Elles terminent assises, dos au public, le nez collé sur l'écran qui est descendu jusqu'à effleurer la scène. Le tableau est beau, l'ensemble gracieux, le principe intrigant et intéressant.

Partie 6 :
La danseuse à la robe noire s'éclipse, s'efface, s' "erase". Le principe de cette dernière partie continue comme la précédente, la litanie de mots en moins. Et là encore, comme dans la partie 4, malgré la grâce des danseuses, j'ai l'impression que le film tourne un peu en rond, que cette partie finalement n'amène pas grand-chose à l'ensemble.

Au final, sur les presque deux heures de spectacle, l'ensemble est très riche, bourré d'excellents moments mais que j'ai du mal à relier entre eux. Parfois aussi l'attention du spectateur tend à se déliter dans des passages qui semblent une redite.

 

Laurent Coudol         
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