On parle souvent de cette jeune irlandaise francophile comme une nouvelle Jane Birkin ou une enième Françoise Hardy.
On pourrait tout aussi bien évoquer Belle & Sebastian, Broadcast ou encore Alison Goldfrapp.
En effet, si la tendance est clairement années 60 sur son album The Glove Thief, Carly Sings, Blackman de son vrai nom, offre une palette de balades folk et minimalistes plus proches du romantisme de ces groupes anglais que du yéyé débridé de Madame Dutronc. La comparaison pourrait finalement s'arrêter à la pochette du disque et à une certaine insouciance affichée même si le chant en français, notamment sur "Marie Galante" n'est pas sans évoquer les charmes vocaux de Mademoiselle Jane.
Epurées sans être emmerdantes, gracieuses et légères sans être naïves, les chansons de Carly Sings, habillées d'élégants arrangements légers de quelques cordes et de percussions discrètes, font la part belle aux mélodies et aux mots qui coulent sur la musique (exception faite de "Marie Galante", en français, plus heurtée dans la scansion).
Et au petit jeu de la chanson, la plus élégante du disque "George Emerson" devrait se retrouver en tête, non loin devant "The Only Human Left" et ses airs de Portishead acoustique uu encore "God and the Girl" qui entame l'album dans un style très Goldfrapp, "Please Don't" et sa drôle de musique de chambre... Mais il faudrait presque toutes les citer.
The Glove Thief est un disque d'artisan, un disque qui a pris le temps d'être jeté en pâture aux oreilles étrangères, touchant, parfois maladroit, réjouissant et parfois un peu triste. Un album de la toute jeune vie de son auteur qui, soyons-en sûrs, nous réserve certainement quelques autres petites œuvres du genre, légères, précieuses, indispensables. |