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Battle for the sun  (Pias)  juin 2009

Que se passe-t-il quand un artiste a épuisé ses propositions initiales ? Quand il est allé au bout de ce qu'il avait tout d'abord eu à dire ? Il peut commencer à se répéter, tourner autour de lui-même sans fin ni feu, dans une logique de répétition plus commercialement productive qu'artistiquement satisfaisante. C'est certainement dans ce type d'enfermement que l'on a un jour perdu les Rolling Stone ou Metallica, qui ne savent plus nous donner que des joies régressives toujours un rien coupables.

L'autre solution consiste au contraire à ouvrir ses horizons à nouveau. La formule peut être radicale, comme chez ces originaux de Godspeed ! You Black Emperor qui, au sommet de leur popularité, se sont tout simplement mis en "hiatus indéfinis", depuis plusieurs années maintenant. Elle peut l'être moins, aussi, le renouveau venant de l'intérieur, d'une capacité d'adaptation, de réinvention qui accepte le risque de l'échec. Serge Gainsbourg ou David Bowie, chacun à leur façon, ont été des champions de cet art.

C'est à cette aventure de la réinvention que se confronte Placebo avec son sixième album. Il n'échappera d'ailleurs pas à ceux qui auront le plaisir de voir le making-of vidéo de l'album sur le DVD de l'édition limitée que c'est le point central autour duquel tourne toute la com' officielle de ce Battle for the sun. Il faut donc comprendre que, suite aux années noires (la drogue, la perte de repères, la dépression, le clash avec le batteur), Brian et sa troupe luttent maintenant pour le soleil, dans un album qui se veut plus lumineux, positif, voire même : psychédélique. Jusqu'aux paroles de "Kitty Litter", le titre d'ouverture : "I need a change of skin". Symboliques de renouveau à foison, donc.

Au point que, chroniqueur méfiant, j'en viens, forcément, à me demander s'il n'y a pas là-dedans un rien d'ostentation. Trop revendiqué pour être honnête, le grand renouveau de Placebo ? Disons tout simplement qu'avant de remonter, il faudra bien accepter de le toucher, ce fond. Et là, on a surtout l'impression que Placebo lutte pour faire comme s'il n'y avait pas seulement eu de problème. Vous savez, comme votre copain fraîchement divorcé qui s'éclate tellement dans sa nouvelle vie de célibataire. Moralité : un album en demies-teintes, loin des flamboyances annoncées et privé des obscurités dans lesquelles il aurait facilement pu trouver à se réfugier.

Les amateurs retrouveront la voix maniérée de Brian Molko, peut-être poussée à peine plus loin, ses paroles sensuelles, dépressives et finalement abstraites quand elles ne sont pas naïves, le sens habituel des compositions du trio, qui laisse une large place à la répétition. Peut-être le nouveau batteur, Steve Forrest, un blond et tatoué californien de vingt-deux ans, apporte-t-il quelque chose de plus sec et de plus impétueux dans la frappe. On retrouvera aussi l'opulence de bidouillages plus ou moins essentiels, d'enjolievements et enluminures musicales qui donnent aux compositions de la formation une complexité de plus en plus grande depuis, disons Black Market Music. On reste donc là en droite ligne de l'évolution du power trio original en sextet scénique.

Pour le reste, l'album du renouveau sent encore le tatonement, avec ses bons et ses mauvais moments. Outre le titre éponyme (et premier single), entêtant à souhait, on retiendra surtout : "The never ending why", pour son côté direct très percutant ; la touche très 80's de "Breathe underwater" ou "For what it's worth" (qui pourrait bien rappeler le "I was made for loving you" de Kiss). En oubliant l'antienne du renouveau musical, on appréciera aussi "Kitty litter", "Bright lights" et "Devil in the details", tellement typiques de Placebo qu'on les dirait tirés de Meds ou Sleeping with Ghosts.

On saura toujours gré à un artiste de chercher à se renouveler, même si cela implique, parfois, quelques déceptions ; même si cela exige, toujours, de perdre un peu celui qu'il fût. De cela, on fera crédit à Brian Molko et aux siens. On ne se méprendra cependant pas pour autant : aussi sympathique soit-il, Battle for the sun est loin d'être le meilleur album de la formation. Peut-être même pas le plus inventif, d'ailleurs. On se contentera donc de lire entre les lignes du renouveau tant clamé les promesses d'un renouveau souhaité, gage d'évolutions à venir. Comme si la bataille ne faisait que commencer.

 

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Cédric Chort         
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Nouvel épisode "Rebonds, partie 4" de la saison 2 du Morceau Caché !
"Notturno" de Eva Zavaro & Clément Lefebvre
"The human fear" de Franz Ferdinand
"Flûte et orgue à Notre Dame de Paris" de Jocelyn Daubigney & Yves Castagnet
"Intégrale de l'oeuvre pour violon et piano de Schubert" de Maria & Nathalia Milstein
"Deep in the forest" de Quatuor Akilone
"Everlasting seasons" de Vanessa Wagner
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"Nobody loves you more" de Kim Deal
"Celestial" de Mantra
quelques découvertes avec Teenage Role Models, Pales, Lumio
"Sons 2 Ouf!! (Inedits Et Remixs 94-2024)" de Stupeflip
"Space Cowboys" de Uncut
"A defiant cure" de Alta Rossa
"Franck, Haydn, Rachmaninoff" de Ivan Yanakov

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"Parlons, il est temps" au Théâtre Essaïon
"Faire semblant d'être moi" au Théâtre de la Flêche
"Différente" au Théâtre Comédie Bastille
"Le petit chaperon rouge" au Théâtre de la Huchette
"Les caprices de Marianne" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Antigone" au Studio Hébertot
et toujours :
"Robinson" au Théâtre de la Huchette
"Le Carnaval des animaux" au Théâtre Libre
"Le sens de la vie est-il un sixième sens..." au Théâtre La Manufacture des Abbesses
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"J'ai mal au siècle" au Théâtre de l'Epée de Bois, La Cartoucherie
"Une leçon de piano avec Chopin" au Théâtre Le Ranelagh
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"Le nectar de dieux" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"La folle et inconcevable histoire des femmes" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Changer l'eau des fleurs" au Théâtre Lepic
"Choisis la vie et tu vivras" au Théâtre Essaïon
"Les marchants d'étoiles" au Théâtre Le Splendid
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala
"Touchée par le fées" au Théâtre La Scala
"Le hasard merveilleux" au Théâtre Lucernaire
"Elémentaire" au Théâtre de Belleville
"The loop" au Théâtre des Beliers Parisiens

Du côté de la lecture :

"L'avocate et le repenti" de Clarisse Serre
"Auschwitz 1945" de Alexandre Bande
"La Seconde Guerre mondiale fait son cinéma" de Benoît Rondeau
"Les opérations de la Seconde Guerre mondiale en 100 cartes" de Jean Lopez, Nicolas Aubin & Benoist Bihan
"Ecrits sur le cinéma" de Pauline Kael
"L'héritière" de Gabriel Bergmoser

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