Balablan, dans son costume blanc qui aurait fait pâlir d’envie Dario Moreno, nous offre cette année un album de "crazy french pop songs for attarded adolescents". Son programme laisse songeur. Malicieux mais pas nostalgique, le bougre s’inspire avec légèreté des chansons françaises des années 70, avec la petite touche érotique qui sied alors à l’époque. Il se plaît à d’habiles correspondances. Si Patrick Juvet chantait "Où sont les femmes ?" Rantanplan, heu excuse moi Balablan lui répond : "Dans le hall". Véronique Sanson menait une "Drôle de vie" , tandis qu’il vit "Une drôle de nuit" , fort à parier que les draps s’en souviennent.
Et "La petite Anna", la petite souris qui a de grands yeux clairs et des cheveux de jais aurait très bien pu jouer à cache cache avec un Jean-Claude Brialy que Serge Gainsbourg ferait chanter. Ou lala la fin d’une époque ! Et si on continue… le titre "Chinois depuis" a bien les yeux bridés et le canard laqué de "sept cent millions de chinois et moi et moi et moi, avec ma vie, mon petit chez moi" , sauf que là objection, les Maos quand Lanzmann écrit le texte, défrayaient la chronique, et le petit livre rouge et les établis (intellectuels dans les usines à l’instar de Robert Linhart) et la chinoise de Jean-Luc Godard et des intimidations de dirigeants d’entreprises et des voyages d’intellectuels émerveillés et trahis …
Et on continue encore avec "Messieurs les musiciens" entre Aznavour : "viens voir les musiciens" et Ray Ventura "Tout va très bien Madame la Marquise".
Chapeau bas l’éclectisme de Balablan ! J’imagine que chacun écoute avec ses propres références et trouvent les associations qu’il peut.
Suis-je encore assez adolescente ou assez attardée ? trop ou pas assez ? Je ne m’enthousiasme pas vraiment pour ce style de composition. Moi je reprends plutôt du " Je suis le vagabond, le marchand de bonheur, je n’ai que les chansons à mettre dans le cœur" de l’excentrique et swinguant Dario Argento non ! Moreno. Quoique ! Je laisse Sabine de la rubrique ciné tirer tout ça au clair, mes lapsus, mes adjectifs qualificatifs… et tutti quanti. Hasta la vista. |