De
l'énergie à revendre associée à un don
indéniable pour la mélodie et un line up un peu original,
voilà ce qui fait la force de Seachange
qui nous arrive tout droit de Nottingham avec son premier album
Lay of the land.
Seachange n'en est pas pour autant un groupe nouveau-né
puisque ses membres jouent ensemble depuis plusieurs années.
Vieux potes de fac, ils ont même poussé le vice jusqu'à
louer une maison pour y vivre tous les 6 et faire de la musique
le centre de leurs préoccupations...
Et le résultat est à la hauteur, 12 hits pop rock
emballés dans un écrin superbe par Mark
Spivey, producteur entre autres des Tindersticks.
La présence de ce dernier n'est certainement pas due au
hasard puisque le violon occupe une grande place dans l'univers
instrumental du groupe ... comme chez les Tindersticks ou Dirty
Three, le violon est ici en effet aussi important que les
guitares ou la basse... un instrument à part entière
qui participe aux morceaux et non pas un cache misère, mais
une valeur ajouté, une marque de fabrique plutôt qu'un
vilain papier journal pour emballer un bouquet déjà
fané.
Même si Seachange n'avoue pas vraiment d'influences directes,
on pourra quand même faire un parallèle avec JJ72
pour l'énergie et parfois la voix, mais aussi avec Whipping
Boy pour le son et la structure des chansons ou encore à
Mark E Msmith par certaines intonations de voix.
Quant aux influences marquées et marquantes (lire leur interview),
personne ne pourra nier que la paire centrale de cet album composée
des indissociables "SF" et
"Forty nights" est très
proche d'un Primal Scream en pleine
forme tant dans la construction des morceaux que dans le travail
de production (saturation légère de la voix, guitares
tranchantes, disparition du violon). Du vrai rock comme on aime...
et quel bien cela fait à l'époque à laquelle
on vit ... "SF" est à
écouter en boucle ...
"Glitterball" incontestable
tube fait désormais partie des classiques, après avoir
fait l'objet d'un excellent EP (glitterball EP offrant 3 autres
titres inédits dont "House of leaves")
avec ses guitares incisives et entêtantes au service d'une
mélodie imparable, "single of the week" en puissance...
Mais loin d'être un coup de chance, ce titre n'est pas isolé
et "AVSC010", débordant
d'une énergie fort bien contenue, par la production discrète
mais irréprochable, n'a rien à lui envier. On pourrait
en dire autant pour "The nightwatch"
très rock 'n' roll dans ses guitares et sur lequel la voix
se fait très "américanisante" sans pour
autant se faire rock FM, une voix qui fait penser sur ce morceau
à Richard Butler période
Love Spit Love.
Ce groupe de scène venu donc sur le tard en studio grâce,
notamment, à Guided by voices,
en grande partie responsable de leur venue sur Matador, semble avoir
de beaux jours devant lui et Lay of the land se place déjà
en bonne position de successeur à notre coup de coeur 2003,
The National dont ils partagent le même
enthousiasme pour leur musique et la même envie de la faire
partager.
Sur "Glitterball", Dan
chante "Only the brightest stars can show". Souhaitons
que cela soit prémonitoire pour Seachange.
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