18h30 : Ca commence bien avec l’Américain Dent May, folkeu adepte du ukulélé et des mélodies sixties langoureuses.
Il est entouré de musiciens agrémentant toutes les chansons de jolis chœurs et de guitares acoustiques ou électriques un tantinet surf. Les chemises hawaïennes, les Beach Boys et encore pas mal de cette imagerie semblent planer autour de ce concert simple et réussi.
L’enchaînement est pas mal trouvé puisque Calexico débute ensuite sur la scène Fiberfib. Suite à la tempête, cette scène est désormais dénuée de toile protectrice.
Le soleil, rasant une colline dénudée, cogne encore juste derrière le groupe et me transporte en Arizona ou au Nouveau-Mexique (bon OK, j’exagère un peu…).
Les quadras offrent un spectacle de bon aloi, forcément parfait techniquement, avec ses solos de trompette mariachi et ses envolées de slide guitare. Les morceaux mythiques comme "Crystal Frontier" ou "El picador" sont aussi de la fête.
Juste après eux, TV on the Radio secoue la scène Fiberfib. Beaucoup d’énergie dégagée, son excellent et musiciens parfaits. "Wolf like me" au mileu, "Staring at the sea" à la fin : les gros singles sont là.
Le chanteur, Tunde, donne tout ce qu’il a. Du haut niveau, donc, mais ce groupe ne m’a jamais suffisamment accroché pour que je rentre à fond dans leurs prestations.
Pendant ce temps, les White Lies jouaient sur la grande scène. Je n’ai donc pas pu voir ce que donne cette grosse machine anglaise new-wave. Ils sont suivis par les vieux anglais de The Psychedelic Furs ; leur bon vieux rock à papa avec saxo tendance new-wave (encore !) ne transcende pas la foule et le chanteur en fait des tonnes en arrivant à rester insipide. Je ne comprends pas ce qu’il peut y avoir d’intéressant à regarder ce live. Bon, on va dire que ce n’est pas pour moi ; à moins qu’il n’existe des groupes qui se reforment juste pour l’argent ?
Et à force d’essayer de tout voir, j’ai finalement loupé les potes de Calexico, Giant Sand (le groupe de Howe Gelb), sur la petite scène. Il y avait matière à entendre de la bonne country-folk plutôt que d’attendre un revival new-wave sur la grande scène.
23h : Heureusement, Friendly Fires fait danser la scène Fiberfib et moi-même par son rock électro sautillant. Ca groove grave mais je pars quelques instants vers la petite scène Fib Club pour voir ce qu’il s’y passe.
Et là, j’hallucine complètement sur Lykke Li, une espèce de petite blague blonde suédoise, qui s’énerve dans son micro en faisant plein de mouvements parasites et en tapant comme une sourde sur une cymbale plantée au milieu de la scène.
J’ai du mal à contenir une crise de rire tant j’ai l’impression de contempler une parodie de pop électronique fashion par les Inconnus ou Gad Elmaleh. Après l’avoir écoutée sur Deezer, je ne trouve pas ça plus intéressant mais il y avait quand même autre chose à faire sur scène. Mais forcément, dans l’ambiance du Fib, avec quelques fans aux premières loges, ça s’anime un chouille dans l’audience.
Peu après, un des groupes déprogrammés du vendredi qui est aussi un des groupes phare de la scène pop-rock espagnole, Los Planetas, fait un tabac sur la scène Fiberfib.
0h15 : Je ne vais pas voir The Killers. De toute façon, il y a assez de monde comme ça devant la grande scène. Et je n’ai pas envie de voir 30.000 Anglais s’agiter les bras en l’air sur ce genre de tubes paramétrés que je déteste.
Ca tombe bien, Pete Doherty va jouer sur la scène Fiberfib. Depuis plusieurs années maintenant, Monsieur est à l’heure, chante et joue bien ; c’est une nouvelle fois le cas ce soir. Apparemment, le groupe Babyshambles est bel et bien derrière lui. Des danseuses classiques viennent même parfois s’immiscer dans le show. Tous les tubes (hormis ceux des Libertines) fusent, de "I wish" au début, à "Fuck forever" à la fin, en passant par "Delivery". Inutile de décrire l’état hystérique des Anglais présents dans l’audience. Et il en reste tout de même beaucoup vu que les Killers n’attirent pas vraiment le même public.
Un peu plus tard, les quatre chefs frenchies de Birdy Nam Nam sont en charge de nous faire goûter du bon scratch sur son coulis de samples.
Techniquement, ils déchirent mais je suis de moins en moins convaincu par certains sons employés.
Quoi qu’il en soit, ils foutent le feu à la petite scène en transmettant grave leur ferveur au public. Je dansouille un peu bourré, surtout quand je reconnais des bouts de mon morceau fétiche "Trans Boulogne Express".
Dans le même temps, le festival a décidé de programmer deux autres Français : Les Montpelliérains électro-rock de "Rinôçérôse" sur la grande scène et le dieu vivant de la techno, Laurent Garnier, sur la scène Fiberfib. Il y a donc des groupes français sur toutes les scènes vers 3h du mat’. Bref, le coq français a encore frappé. Je ne comprends pas vraiment pourquoi "Rinôçérôse" était à pareille fête mais leurs tubes "Bitch" (divinement chanté en guest par Jessie du groupe Fancy) et "Cubicle" (plutôt connu pour être une musique de pub iPod) ont bien fonctionné devant une assemblée encore assez conséquente.
Laurent Garnier joue un live avec machines et musiciens (cuivres type saxo + piano Rhodes). On est ici plutôt dans la deep-house jazzy qui ne m’émeut guère. Garnier s’est malheureusement quelque peu Davidguettaïsé pour ce show, en lançant pas mal de "come on Benicassim !" ou trucs du genre pour relancer les cris du public. Pas hyper convaincant, mais la sauce prend quand même assez bien avec le public du Fib ; le final est pas mal avec le titre "The man with the red face" et sa montée lancinante. J’aurais tant voulu rester pour écouter Laurent Garnier mixer (il revient en DJ set à 5h du mat’ après DJ Hell) mais je suis trop claqué pour cette nuit.
Finalement, les Benicassim se suivent et commencent à se ressembler : on y découvre toujours quelques petites choses intéressantes, mais l’essentiel des groupes présents est marketé pour des spectateurs anglais ou espagnols, faisant que le Fib se ghettoïse de plus en plus. J’ajoute que cette année restera dans les annales du Fib comme étant l’année de la tempête maudite. Bref, je sens comme une étrange lassitude désormais chez moi… |