Retour dans l'écrin du parvis de l'Hôtel de Ville à Paris pour le festival Fnac Indétendances, qui bruise encore de la folie de mercredi dernier, des prestations d'Africa Express.
Comme à l'accoutumé, le respect des horaires est de rigueur. Alors à 18h, Krystle Warren lance le show. Autant le dire tout de suite, c'est incontestablement Charlie Winston la tête d'affiche. Il a attiré tout un jeune public féminin. Programmé à 20h, il laisse découvrir avant lui, les deux groupes : Krystle Warren et Fujiya & Miyagi.
Krystle est une jeune artiste à la voix soul. Sur une majorité de morceaux elle s'accompagne sobrement à la guitare : une nouvelle Tracy Chapman. Large sourire, look de titi parisien, elle ne renouvelle pas vraiment le genre, son set est sans surprise et alors que le soleil et le plein air ne se prêtent pas nécessairement à ses mélodies blues, elle ne manque pas de charme. Le public savoure avachi sur la moquette bleu électrique, il est encore tôt, ils ne sont encore pas tous arrivés.
Fujiya & Miyagi, après un changement de plateau éclair prend possession de la scène et du public dans un même mouvement.
Le duo de Brighton n'est peut-être pas encore connu du plus grand nombre, ils n'en ont pas moins attiré les critiques favorables et certainement qu'un peu des habitués de la Maroquinerie et du Nouveau Casino se sont déplacés jusqu'ici, au coeur de la ville.
Energiques et activistes, les anglais présentent un numéro excellent. Portés par une batterie puissante voire dominatrice, ils avancent comme on part en croisade "Fujiya Miyagi", "Vanilla Strawberry" sont scandés et se transforment en machines à se balancer, à danser. Pari réussi, ils sont en train de voler la vedette au Charlie.
Alors la vedette : chapeauté ou non ? Blond ou brun ? Grand ou petit ? Charlie Winston entre en scène. Et ce sera sans chapeau. "Set acoustique" annonce le programme. Et effectivement, économie de moyens, pas de bling bling ni de tchaka Poum, Charlie Winston et son partenaire à l'harmonica et aux percus assurent à eux seuls la musique.
Et de s'en donner à coeur joie avec le human beat box, et de faire un peu n'importe quoi. A quoi bon chanter en gros puisque le succès l'a élu. Quelques mots en français avant de repartir pour des télés en Europe. Les filles sont quand même hystériques. Il y aura même, ce qui est finalement plutôt rare, une petite séance d'autographes, côté VIP.
Charlie Winston est en fait plutôt brun, mince et grand. On peut dire à son sourire un peu bêta qu'il ne comprend toujours pas ce qui lui arrive et comment il s'est placé en têtes des ventes d'album. De bonnes mélodies, une voix assurée et un petit air Jude Law : ça aide forcément.
20h : au tour de Cirkus. Cirkus est né de la volonté de Burt Ford (producteur de Massive Attack et de Portishead), de Neneh Cherry, Matt Karmil et Lolita Moon de se lancer dans un travail commun. Le résultat pourrait se qualifier de trip hop lumineux.
Neneh Cherry plus belle que jamais ne cache pas son plaisir et Lolita Moon l'autre voix féminine de Cirkus mérite aussi d'être soulignée. C'est une de ces voix pures atmosphériques qui semblent synthétiques tellement elles paraissent désincarnée, planant libres dans les hauteurs. Avec la nuit tombée et les spots lumineux et colorés, on est déçu que ça s'arrête à 22h : la contrepartie de la gratuité de l'évènement ?
Qu'ils reviennent bientôt, on les attend. |