Pour son quatrième
show parisien en moins d’un an, après Mains d’œuvres,
une première partie des Kills à la Cigale et un showcase
chez Gibert, le génial Adam Green
revient en ce début d’année pour investir la
Maroquinerie, chose inédite, avec un backing band.
La mise en bouche est assurée par un duo mixte français,
Ponnie, visiblement fortement influencé
par ce Moldy Peach. Quelques reprises inaccessibles ("Jolen",
"Good Vibrations" …),
un titre au-dessus du lot genre "je suis belle, tu es moche",
rien de franchement inoubliable, mais le temps passe …
Contrairement aux autres fois, c’est dans une salle complètement
sold-out qu’Adam doit se produire, lequel arrive sur scène
telle la star attendue par tous, une fois ses musiciens en place.
Dès le départ, cette nouvelle prestation s’annonce
en tout point différente des précédentes.
La présence du groupe tout d’abord, ambiance potache,
virtuosité au placard pour un résultat parfait ouvrant
musicalement plus de possibilités sans pour autant être
trop envahissant.
Le répertoire ensuite : la quasi-totalité de "Friends
Of Mine" incluant les magiques "Salty
Candy", "Bluebirds",
"Hard To Be A Gril" ou encore
"Friends Of Mine", cinq ou
six inédits et un unique "Dance
With Me", splendide au demeurant, de "Garfield".
Adam lui-même enfin, mué en crooner alternatif, prenant
des poses pour chanter, dansant maladroitement, remerciant le public
d’être venu aussi nombreux.
Fin du concert et du premier acte avec "Jessica",
accueillie par un tonnerre d’applaudissements dès les
premiers accords.
Entrée en scène identique pour le premier rappel,
musiciens d’abord puis chanteur ensuite dans un registre plutôt
inédit, une reprise de Chuck Berry avant une formidable version
musclée de "Baby I’m Gonna
Die Tonight". Adam s’éclipse puis revient
seul, s’empare d’une guitare sèche pour renouer
avec ses traditionnels sets solos : "Computer
Show" et "Can You See Me"
belles à pleurer pour une conclusion en guise d’apogée
du set.
Qu’on le veuille ou non, Adam Green a désormais tourné
la page sur les délires punkoïdes (et sur l’antifolk
si tant est que cela signifie quelque chose) compromettant fortement
tout espoir de reformation des Moldy Peaches. Pourtant ce changement
ne semble pas l’affecter personnellement, tout ce second degré
dans l’interprétation, dans les orchestrations ne peut
avoir atteint son intégrité.
Il est juste devenu Adam Green … mais n’en est pas
moins passionnant.
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