Spectacle musical écrit et interprété par Eric Cenat et François Rascal, dans une mise en scène de Jacques Dupont.

C'est peut être par la toute fin du spectacle "On n'arrête pas le progrès", un inattendu couplet de la chanson "Il en faut peu pour être heureux" du dessin animé "Le livre de la jungle" - sans bien évidemment que le "peu" du titre ne soit entendu de manière péjorative - qu'il faut commencer pour le présenter et donner envie d'aller voir cette dernière production en date de la Compagnie orléanaise le Théâtre de l’Imprévu.

Cette compagnie, qui se consacre notamment à des adaptations pour la scène de textes non théâtraux, propose en effet un divertissant spectacle en forme de fantaisie verbale et chantante qui se veut "source d'émotions simples, de rires, de générosité, d’intimité scène/salle, bref de plaisir".

Mission accomplie en l'occurrence avec ce spectacle qui, unissant dans un montage astucieux quelques standards de la chanson fantaisiste et sketches humoristiques sur le thème du progrès technique, du vélocipède au biglotron, ressuscite le style, cabaret rive gauche des années 50 né dans les petits lieux et les caves qui trouvent une scène idéale dans l'une des caves voûtées du Théâtre Essaion.

A la croisée des Frères Jacques et de Bobby Lapointe, le comédien Eric Cenat et le chanteur-musicien François Rascal se sont mitonnés du sur mesure en passant à la moulinette, à l'image de l'affiche du spectacle, des valeurs sûres des humoristes qui ont marqué leur époque, notamment la prose de Raymond Devos et de Pierre Dac.

Sous la direction de Jacques Dupont qui mise également sur le côté visuel du spectacle, leurs deux personnages clownesques prénommés Raymond, vrais faux jumeaux avatars de la fameuse gémellité tintinesque, délivrent un amusant numéro de duettistes un peu décalés avec de beaux exercices de vélocité verbale.

Alors, qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?