Si je connaissais individuellement
les musiciens participants à l’expérience Blind
Speed – Etant donné,
Christophe, Alan Vega
– j’étais impatient de voir ce que pouvait
donner la réunion des trois.
C’est Etant donné qui ouvre
les hostilités et qui glace d’emblée le sang
des spectateurs par une musique industrielle glaciale sur laquelle
les frères ennemis scandent des textes hallucinants construits
à base de mort, ginier, etc. Un des deux protagoniste ira
jusqu’à casser un spot avec son pied de micro juste
avant de se jeter et de marcher sur les trois premier rangs devant
lui. Démonstration de force qui voient les spectateurs involontaires
se jeter vers la sortie… Pourtant pas de quoi fouetter un
chat : c’est de l’Indus vocal, dans la droite ligne
d’Esplendor Geometrico et si les
gens n’aiment pas ils n’ont qu’à se renseigner
avant.
Du coup, Christophe et son groupe sont
accueillis comme des libérateurs, une bouffée d’air
frais après les français oppressants pour la plupart
des spectateurs présents. Je ne suis pas un grand fan mais
il faut avouer que le set de ce soir (une dizaine de titres) est
plutôt bon, constitué de titres obscurs pour moi et
de reprises (en français) de Suicide.
C’est l’euphorie quand Alan Vega
rejoint Christophe sur "I surrender"
. Du bon boulot : Christophe mérite mon respect.
La route est déblayée pour un set sur les chapeaux
de roues du père Vega que je n’avais pas vu en aussi
bonne forme (sans béret mais avec un bandeau) depuis des
lustres.
Il faut le dire et le répéter : un concert d’Alan
Vega n’est pas un concert de Suicide.
Cela moi je le sais depuis la dernière tournée de
Vega solo, en 1993 pour la sortie de New raceion
où il avait foutu le bronx dans la Vieille Aeronef qui n’arrivait
pas à absorber la puissance du groupe. Pas les spectateurs
présents, visiblement.
Aujourd’hui aussi le concert de Vega, accompagné de
sa femme (qui passe les bandes), est une démonstration de
force où il aligne des titres très peu joués
live, tirés de sa discographie récente ("2007"
, "Dujang Prang"). Ca bourre,
ça pète, ça explose ! Un régal. En dessert
on a même droit à un "Ghostrider"
trafiqué par Etant donné
qui effectue aussi une chorégraphie surprenante sur scène.
En fait il n’y a pas vraiment eu réunion mais on n’a
pas perdu au change.
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