Le
Goethe Institut à Paris consacre
fort légitimement le dernier trimestre de l'année
2009 de son activité à la célébration
du 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin.
En effet, le 9 novembre 1989 intervient un évènement
historique majeur, celui de la chute du Mur de Berlin, produit
de la guerre froide érigé depuis 1961 pour concrétiser
la division du continent européen en deux blocs.
Au-delà de sa portée symbolique, elle s'inscrit
dans les fondamentaux de la construction européenne et
ouvre la voie à la réunification de l'Allemagne
qui est officialisée le 3 octobre 1990.
Le Goethe Institut ouvre donc cette période commémorative,
qui comprendra une série de manifestations culturelles,
avec une exposition multimédia "Nous
avons pris la liberté... Instantanés 1989-1990"
qui consiste notamment une exposition de photographies
"Berlin est de nouveau Berlin".
L'exposition présentée au Goethe Institut, qui
est une extraction de la grande exposition conçue par
la Deutsche Kinemathek - Museum für Film und Fernsehen
de Berlin, comporte une sélection de photographies d'amateurs,
qui se trouvaient être à la fois les acteurs et
les témoins directs des évènements au cours
des années 1989 et 1990.
Ordonnancée
selon un découpage thématique en six chapitres
qui de la normalité apparente à l'unité
allemande en passant par l'ouverture de la frontière,
elle permet de prendre la mesure de ce que furent notamment
les mouvements des citoyens, la liesse populaire et la joie
des retrouvailles des familles séparées.
Tous les clichés, accompagnés d'un cartel précis
et complet qui permet de le dater et de situer l'événement
qu'ils relatent, constituent ainsi un inestimable documentaire
avec arrêt sur images de l'histoire en train de s'écrire.
Des images prises à chaud, dans le feu de l'action,
en dehors de tout souci ni de reportage ni de préoccupations
esthétiques photographiques, uniquement pour immortaliser
l'instant et l'insérer dans l'album pour ne pas oublier
ce qui fut mais aussi pour ceux qui viendront après.
L'intérêt
iconographique de ces photographies qui constituent un thésaurus
précieux est bien évidemment considérable.
L'émotion est également au rendez-vous avec par
exemple la femme montée sur quelques morceaux du mur
qui prend la pose de la statue de la Liberté, la joie
et l'incrédulité des visages saisis à travers
les premières brèches du mur ou le drapeau de
la RDA dans une benne à ordures.
Une exposition à voir absolument pour feuilleter une
page d'histoire du monde et des gens en contrepoint aux images
"point de vue-réalités du monde" prises
par les reporters-photographes.
A noter que le pendant cinématographique de cette exposition
sera assuré par la diffusion, au cours du trimestre,
de longs et de courts métrages qui retracent l'histoire
et la quête de l'identité à l'Est et à
l'Ouest avant et après la chute du Mur de Berlin. |