Texte de Fabrice Melquiot, mise en scène de Mathieu Bessero, avec Vincent Rime.
A six heures du matin, au terminal de l’aéroport de Madrid, un étrange personnage entame un monologue destiné à la femme qui lui tourne le dos sur le banc de la salle d’attente.
" C’est ainsi mon amour que j’ai appris ma blessure" met en scène un personnage insignifiant qui lutte pour se trouver une place quelque part, une raison de vivre et l’amour au travers d’inconnues qu’il imagine et dont un détail aperçu devient le point de départ de fantasmes mettant en lumière le vide de son existence.
Le metteur en scène de la jeune compagnie suisse Mladha, Mathieu Bessero, sert ici avec infiniment de finesse le texte circulaire de Fabrice Melquiot, peuplé de belles images, qui raconte une solitude ordinaire, le manque d’amour d’un homme dont l’immobilité contraste avec cet endroit en mouvement perpétuel. Le personnage est touchant dans son désespoir et la façon dont il s’évade pour quelques heures dans un lieu particulièrement anonyme, où son isolement parait encore plus grand.
A mi-voix, masqué dans une cagoule couleur mur qui lui fait une seconde peau, le comédien Vincent Rime est éblouissant de sensibilité dans un monologue-déclaration à qui il donne une profondeur incroyable.
On devrait vite entendre parler à nouveau de cette troupe talentueuse.