Concert de Marie Daguerre accompagnée par William Herremy et Mathieu Denis.
Marie Daguerre. Un nom qui évoque les daguerréotypes du début du XXème siècle, la rue Daguerre (de l'inventeur du procédé photographique ci-devant évoqué) de Paris, piétonne et si typique par ses étals et ses chalands le dimanche matin, ou le film d'Agnès Varda, "Daguerréotypes", en noir et blanc de 1975. En effet Marie Daguerre évoque un peu tout cela.
Mais pas dans la gouaille, dans la mélodie légèrement
légèrement teintée de mélancolie
de ses compositions, dans sa pop sucrée et sépia,
dans sa bossa-nova en technicolor un peu passé qui rappelle
les vieux enregistrements de Caetano Veloso.
Sur son Myspace, Marie Daguerre nous dit qu'elle est influencée
par Joni Mitchell ou Suzanne Vega, mais aussi par Prefab Sprout,
ce groupe anglais tout aussi élégant que sous-estimé,
qui se rêvait Steve McQueen dans le comté de Durham.
Marie Daguerre, c'est en effet un peu de tout ça. Du théâtre et des courts-métrages avant d'arriver à la chanson, des chansons élégantes accompagnées par une bossa mélancolique, un visage à la Louise Brooks ou le charme d'une Maria de Medeiros, une voix chaude qui raconte de petites histoires, en français, en anglais ou en espagnol, les amours (souvent déçues) d'une femme, la joie d'être "la marraine de Clara" à défaut d'être mère, mais aussi à la fin du spectacle le plaisir de voir son enfant grandir.
Les mots sont raffinés, les émotions discrètes. Mathieu Denis et William Herremy, qui a composé les musiques, accompagnent ces chansons, à la contrebasse et à la guitare, avec un son très velouté. Malgré la contrebasse, on pense moins à Mansfield Tya qu'à des artistes comme Viktor Lazlo ou Enzo Enzo.
L'album de Marie Daguerre sortira ce mois, avant qu'elle ne revienne à ses premières amours, à savoir le théâtre. On espère croiser à nouveau, sur scène, son chemin bientôt.