Langhorne Slim a une voix incroyable et on ne se lasse pas de l'entendre. A la fois douce et sensuelle, sa voix ne laisse en effet pas insensible notamment lorsqu'elle est légèrement rugueuse à la manière d'un jeune Neil Young comme sur le superbe "Land of dreams".
Sean Scolnick sait jouer avec les mots et les compositions et ses ballades sont aussi touchantes que directes. "Be set free" est l'exemple parfait, entre l'exercice de crooner et country dépoussiérée. Langhorne sait aussi s'amuser et fanfaronner comme sur "Cinderella", ses chœurs joyeux, sa rythmique galopante et ses trompettes irrésistibles. "For a little while" est à rapprocher du Ben Harper des débuts qui jouerait avec les Walkabouts une chanson d'Elvis, l'émotion en plus, structurée autour d'un couple batterie piano. Frisson garanti, "Believe me for a little while" pour paraphraser son texte.
Tout au long de l'album, Langhorne joue avec les codes de la country. Parfois en s'en approchant beaucoup comme sur "So glad that I'm coming home" qui évoque le génie de Hank Wiliams en nous évoquant "I'm so lonesome I could cry". D'autres fois, en les détournant comme sur "Boots boy", qui lorgne largement vers le blues ou sur le très classe "I Love you but goodbye" qui sonne plus pop anglaise. D'ailleurs, le titre ne peut qu'évoquer un autre "beautiful looser" (car les textes de Langhorne restent peu joyeux bien que très beaux) en la personne de Jude et son déjà ancien mais classique "The asshole song" ("Goodbye, I'm an asshole").
Touchant et direct sont les maitres mots de cet album qui charme par la voix, le piano parfaitement bien équilibré et qui enthousiasme par ses guitares et banjo en tout genre.
Be Set Free annonce un grand artiste qui a su se détacher de ce qu'il savait bien faire, la Country, pour s'aventurer avec bonheur dans une approche plus pop de ses chansons belles comme un jour de pluie après la canicule. |