Spectacle musical écrit par Michèle Ressi, mis en scène par Jean-Paul Rolin et interprété par Sophie Bonduelle.

Sophie la harpiste, vient nous parler de la relation, presque de couple, qu'elle entretient avec son instrument, cette harpe qu'elle a baptisée Angela. Parfois, c'est en pinçant les cordes de sa harpe diatonique qu'elle racontera cette vie à deux. Plus qu'un instrument de musique, c'est à travers cette compagne de route qu'elle définit sa condition : Sophie la harpiste.

La harpe, occupe le milieu de la scène, tel un personnage à part entière. Avec ses 47 cordes, ses 70 kilos, son profil arrondi et sa solide base, on peut affirmer qu'Angela occupe la scène.

Sophie évoque sa rencontre avec Angela, presque un mariage arrangé par sa mère, les premières caresses, la manière dont la harpe lui permettra de rencontrer un flûtiste, avant qu'elle ne s'immisce dans leur relation et ne l'oblige à rompre. Elle parlera de son rapport à l'instrument, combien elle l'aime, mais aussi combien, certains jours, elle le déteste.

Sophie Bonduelle, tout de rouge vêtue, la couleur de la passion, a un tempérament de feu et un physique qui se prête à la comédie. Son visage rond, ouvert, souriant, sous des cheveux courts indisciplinés, rappelle celui de Giullietta Masina dans "La strada" de Federico Fellini.

Jean-Paul Rolin est un metteur en scène qui connaît la musique puisqu'il a déjà travaillé avec le Quatuor ou les Désaxés. Allegro, il fait tourner l'actrice autour de l'instrument, tout comme tourne le moindre de ses propos autour de ce sujet. Le texte de Michèle Ressi oscille avec finesse entre comédie, tendresse et émotion.

Au final, "Angela for ever" est une jolie pièce interprétée avec beaucoup de sincérité par une musicienne de talent doublée d'une comédienne pétillante.