Comédie de Pascal Loison et Jeremy Buis, mise en scène de Jeremy Buis, avec Dimitri Michelsen, Catherine Zavlav, Virginie Bihorel, Pascal Loison, Sandra Moreno et Stéphanie Benod.

Un majordome apparaît ou du moins, le croit-on. Il s’agit en fait du maître de maison, tiré à quatre épingles, qui a invité de vieux amis d’école pour fêter la parution de son roman : "Les non-dits".

Sur un procédé original : les comédiens jouent toute la pièce sur une bande-son enregistrée (dialogues et indications de mise en scène compris), Jérémy Buis et Pascal Loison ont écrit une comédie noire hilarante. Dès le départ, la particularité du spectacle donne lieu à une avalanche de gags et à un jeu beaucoup plus visuel. Le play-back permet de donner libre cours à la fantaisie de chacun et de grossir le trait de personnages déjà bien brossés.

Dans le rôle de Connor, Dimitri Michelsen (découvert dans les pièces d’Adelaïde Pralon : "Chacun chez soi" et "Combinaisons") nous régale de ses mimiques et de son côté très british. Il est excellent de finesse et son écrivain coincé est la grande satisfaction de ce spectacle. A ses côtés, on remarque aussi Virginie Bihorel dans un personnage entre la Famille Adams et le théâtre No, qu’elle tient de bout en bout et qui nous offre des moments de folie douce, voire même une certaine poésie.

Il y a une vraie effervescence chez les comédiens qui s’amusent avec une énergie communicative, même si parfois la différence de registre brouille un peu la fluidité de l’ensemble. Au bout d’un moment, est-ce le procédé ou le scénario, toujours est-il que le rythme tombe un peu. Toutefois, l’ensemble nous livre une heure de folie burlesque teintée de cartoon et d’humour très noir, sur une trame aux codes de théâtre de boulevard.

On pourra regretter aussi une fin trop prévisible et un recours un peu systématique aux clichés (slogans publicitaire ou tubes de variété) mais ne boudons pas notre plaisir : on passe un bon moment avec ce spectacle dynamité, inventif et décapant.