Dire
que chaque Cours public d'interprétation dramatique dispensé
par Jean-Laurent Cochet au sein de La Pépinière
Théâtre est différent paraît une évidence.
Bien évidemment parce qu'il ne répond à
aucune exigence de programme ni même de règles
impératives dans son déroulement mais aussi parce
l'humeur du jour, l'atmosphère de la salle, le choix
des élèves quant aux textes présentés
lui impriment une couleur à chaque fois renouvelée.
Il y a des Master Classes studieuses, des gaies, des impertinentes,
des inattendues, des légères et des graves, et
puis des Master Classes qui relèvent quasiment de l'état
de grâce sans que l'on sache vraiment pourquoi si ce n'est
qu'elles furent ainsi.
La première Master Classes de novembre est de celle-là.
Et la grâce n'est pas du domaine du dicible.
Le déroulement du cours est ponctué d'interventions
de Jean-Laurent Cochet qui rappelle les fondamentaux du métier
de comédien et de son apprentissage, qui tient à
la maîtrise d'une technique, mais également émaillé
d'anecdotes, de citations et d'hommages rendus tant à
ses maîtres qu'aux auteurs dramatiques.
Les spectateurs toujours ravis, les fidèles comme les
nouveaux venus, ont pu assister au traditionnel exercice des
fables de La Fontaine, qui constituent la base de l'enseignement
de Jean-Laurent Cochet, avec "Le paysan du Danube"
et "Le corbeau et le renard" lestement enlevée
par un élève du cours qu'il assure en Vendée.
Ensuite, un texte de chanson, "Ces gens-là"
de Jacques Brel, un poème de Marie Noël et un poème
écrit par un élève qui se trouve être
le sosie physique et vocal de Harry Baur, grand comédien
français du théâtre et du cinéma
d'avant la seconde guerre mondiale.
La soirée se clôt par une scène de "Les
caprices de Marianne" de Alfred
de Musset, le dialogue entre Celio et Octave dans la
scène 1 du premier acte, qui laisse sans voix le Maître
comme le public par la fraîcheur des jeunes comédiens
et la novation introduite dans l'interprétation.
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