Comédie
dramatique de Natacha de Pontcharra, mise en scène et
intérprétée par Thierry Belnet.
"Mickey-la-Torche" raconte le délire progressif
qui gagne Mickey, vigile de nuit, seul dans son entrepôt
vide. Un monde de l'ombre et de l'absence qu'il remplit de sa
vie et de ses fantasmes. Mickey s'est choisi un destin en marge
du monde, spectateur impuissant mais néanmoins sourcilleux.
Trajectoire d'un gosse de banlieue qui ne croisa la route
d'aucun bienfaiteur. Il est devenu à jamais un homme
des bas fonds, qui observe et dissèque la vie des autres
à partir de leurs miettes, de leurs peaux mortes. Mickey,
rat des villes. (Un clin d'oeil à la souris de Disney).
Ce dernier n'est jamais convié au festin, il reste dément,
bouffi de solitude.
"Mickey-la-Torche", texte de Natacha
de Pontcharra, véhicule une poésie inattendue
à travers la langue et les belles trouvailles de ce monologue
intérieur, qui sans être savant, ni pompeux, incise
une détresse tellement palpable.
Thierry Belnet propose une mise en scène énergique,
il donne corps au personnage, nerfs à vif, muscles puissants.
Une présence virile qui bascule souvent dans l'émotion
et la fragilité d'un personnage devenu attachant.
Ce qui peut se passer dans la tête d'un vigile, payé
pour garder, observer, surveiller ? Vers lui Thierry Belnet
tourne une caméra, et renverse les rôles. C'est
le vigile désormais qui est regardé, ausculté,
déstabilisé. C'est à lui qu'on vient faire
les poches, à lui qu'on demande de vider son sac. |