Avec sa voix fluide à chanter de la brit pop (on pense forcément à Muse à l'écoute de l'album comme sur "Flammencorpse"), le chanteur de The Hickey Underworld parait à contre-emploi sur ce premier album de ce jeune groupe belge tant il semble passer son temps à hurler pour rivaliser tant bien que mal avec le déferlement de guitares qui envahissent les morceaux, à la façon d'un Bleech par exemple.
Mais pas question de Nirvana ici, encore moins de Cobain. Juste un groupe de rock pas mauvais avec quelques titres à faire parler d'eux.
Et pour cela les Hickey Undeworld ont une arme à buzz de poids avec le titre "Blonde on fire" et son clips gore, meilleure façon de s'offrir une visibilité de nos jours. Mais les vidéos à sensation forte ne sont pas leur seule arme et malgré une production un peu agressive à la première écoute (les guitares et la voix jouent souvent dans les aiguës sans que les graves ne s'affirment vraiment, provocant un curieux effet de brouhaha, mais on s'habitue vite), le disque recelle quelques morceaux qui méritent de l'attention.
Musicalement, on est donc plutôt dans la catégorie des sons qui déménagent avant de proposer une ligne mélodique franche à chanter sous la douche ou à écouter le dimanche matin pendant son footing (à part peut-être si vous êtes sous l'emprise de substances énergisantes). Pas vraiment grunge, même si la production nous aiguille dans cette direction et pas vraiment hardcore non plus car les morceaux sont avant tout des chansons.
Mais ces contradictions gênantes au départ font finalement la force, voire l'originalité du groupe, osant parfois un chant à la U2 ("Future words") ou une musique assasine et assez radicale ("Of asteroids And Men...").
Le mélange est donc détonnant, entre The Rakes ("Blonde fire") et Nirvana et évite pour une fois toute comparaison possible avec les sempiternelles références de rock belge que sont dEUS ou, plus récemment, Ghinzu. "Vrmnsmr" termine l'album comme un résumé complet des autres titres mélangeant allègrement voix popeuse (mais qui hurle tout son saoûl tout de même) et guitare grunge survoltée.
Ça fait du bien quand ça s'arrête, c'est sûrement pour cela que l'on réappuyera sur le bouton Play... |