Ce soir-là, c'était soirée "chez ti / chez mi" au Grand Mix de Tourcoing. Spectacle organisé par l'Aéronef qui se déroule au Grand Mix, avant que celui-ci lui retourne la pareille.
En tout cas, organisé par l'Aéronef ou pas, les fans des Dodos étaient au rendez-vous et le Grand Mix joliment rempli.
Un premier trio de barbus entre en scène, ambiance folk rock et foin à volonté, voici Megafaun.
Un groupe ami de Akron/Family et de Bon Iver, issu de DeYarmond Edison, qui nous vient tout droit de la Caroline du Nord, et n'a pas oublié dans ses valises le charme des plaines de Durham et son humour à l'américaine.
Un premier album sorti en 2008, Bury The Square, et un second presque tout frais sorti cet été, Gather, Form and Fly, le trio nous offre un délicat mélange de musique blues et folk empreinte de quelques inspirations lyriques. Un folk-rock traditionnel en quelques sortes, avec banjo et harmonica mariés aux sonorités électro.
Le temps d'un morceau, Joe Haener, le batteur de The Dodos, s'installe à sa batterie pour accompagner discrètement le groupe.
Et même si les trois compères ne parlent pas un mot de français, il y a des américains dans la salle ce soir-là. L'ambiance est bonne, le public est attentif et se laisse prendre au jeu, que ce soit autour des tables disposés dans le Grand Mix ou debout, devant la scène.
Après un set bien riche, la scène est déblayée et The Dodos prennent place sur scène, immédiatement applaudis par les fans et quelques mots d'amour lancés au hasard par des membres du public majoritairement féminin.
The Dodos, c'est un rythme fou et un album mélodique que l'on aurait passé en vitesse supérieure.
Avec des percussions omniprésentes et bien dosées, la guitare prend bien sa place dans les chansons sans pour autant s'y perdre et nous jette dans une anarchie totale avant de nous rattraper pour nous replacer dans les rails de la folk plus habituelle.
Le groupe enchaîne ses albums, des rythmiques rock dévastatrices les plus speed de Visiter aux nouvelles balades plus douces et mélodiques de Time To Die, sorti plus tôt dans l'année. Le public se divise sur la préférence du style entre l'un et l'autre des albums. Mais dans les deux cas, la puissance de jeu est indéniable, le chanteur Meric Long enchaîne avec brio les accélérations et les ralentissements, à la fois brutal et bien dosé, baffoue les logiques rythmiques.
Joe Haener, qui est venu se greffer au duo pour prendre place derrière son xylophone, ponctue les morceaux de tout le psychélédique qui leur manquaient.
Le batteur, Logan Kroeber, placé sur le devant de scène, soulève littéralement la foule.
Accompagnée d'une ambiance amicale, des lumières vives et de quelques notes aériennes perdues dans le chao du pop rock abrasif, le trio de Californie a montré à son public une fois de plus avec succès la richesse du répertoire de The Dodos. |