The Cage Was Unlocked All Along est le premier album d’un trio composé de l’anglaise Kim Moore, du canadien Matt Brennan, de l’irlandais Michael John McCarthy et venu ironiquement de Glasgow. Ce "choc" des cultures, le mot est fort, explique probablement les influences et l’introduction d’instruments hétéroclites (banjo, alto, xylophone et synthétiseurs) sur les 10 morceaux. A l’image de la candeur impulsée par l’ensemble du contenu, la pochette, illustrée par Peter Diamond, reste dans un esprit assez proche de la célèbre BD de Martin Handford, Où est Charlie ?.
Le groupe Zoey Van Goey s’inscrit dans un registre indie/pop. N’attendons pas de ce disque des paroles incisives et contestataires. Ici, tout n’est que désir de liberté, introspection, rêverie et jeux de cache-cache. Le trio commence par "The Best Treasure Stays Buried", timide mais plutôt convaincant. Le son est soigné. Un critère indispensable à cette production épurée, reposant principalement sur les tintements de clochettes et la voix douce de Kim Moore.
Pas de prouesses vocales, ni d’une manière générale, de prouesses techniques sur ce disque, mais une vraie sensibilité. Il perfuse des sonorités écossaises aussi paisibles que la contrée dans laquelle les trois musiciens puisent leur inspiration. Les mélodies ne brusquent pas nos oreilles et nous emmènent vers les prairies verdoyantes et les lacs d’un pays qui regorge de talents. Les ballades folk, où s’entremêlent deux voix, se succèdent : "Sweethearts In Disguise", "Two White Ghosts", "City Is Exploding". Certains morceaux ne sont pas très loin des influences country/folk de Dawn Landes ou de Gillian Welch. Par certains moments, Zoey Van Goey semble même devenir le pendant celtique du duo formé par Cocoon. Je déplore toutefois que le timbre masculin ne soit pas plus présent.
Le résultat est plutôt humble et bien mené. Zoey Van Goey ne fait pas dans la démonstration et propose un album lumineux, faussement naïf. Rien de réellement surprenant. Cependant, au fil de l’écoute, quelques morceaux se détachent. Notamment "My Persecution Complex" et "Cotton Covering", troublant, avec une guitare et une cadence plus mordantes. Bref, il ne fait aucun doute que les fans de jolies mélodies et les abonnés au rayon "musiques du monde" devraient se laisser charmer. |