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Palais Omnisports de Paris Bercy  (Paris)  vendredi 11 décembre 2009

La dernière fois que Paul McCartney a posé ses valises à Paris, c'était en 2007, quelques mois après la sortie de Memory Almost Full, pour un concert événement à l'Olympia. Sa dernière tournée mondiale – passée par le Stade de France – remonte, elle, à 2004 (Back In The World). Si ce n'est Electric Arguments – disque électrique et éloigné de ses terrains pop habituels –, sorti il y a un an sous le pseudonyme de The Firemen, Sir Paul se faisait discret depuis. Mais en 2009, l'ancien Beatles revient sur le devant de la scène et apparaît sur tous les fronts : après une tournée américaine cet été suivie de la sortie ces jours-ci du live Good Evening New York City, et dans un actualité Beatlesienne extrêmement riche (les controversés Remasters, le jeu Rock Band), Paul McCartney poursuit sa tournée en Europe tout au long du mois de décembre.

C'est dans ce contexte propice que l'anglais vient répandre ce soir la bonne parole Beatlesienne à un d'adorateurs parisiens. A écouter les dialogues qui se nouent dans l'impressionnante file d'attente (on a rapidement abandonné l'idée d'en chercher la fin), l'amour que lui vouent ses fans semble sans borne. Clairement, la relation qu'ils entretiennent avec leur idole relève du sacré : "Voir Paul et mourir" entendons-nous même dans le public. C'est que McCartney est le dernier : ce n'est pas Ringo qui comblera l'immense manque laissé par John, assassiné il y a maintenant presque 30 ans et George, parti il y a 8 ans déjà. Non : à défaut d'être né 40 ans plus tôt, Paul est notre dernière chance d'approcher le mythe, de toucher du doigt ce qu'ont été les Beatles. Chacune des apparitions scéniques de cette légende vivante en devient donc presque vitale, et les fidèles affluent en masse au pèlerinage.

Après deux bonnes heures d'attente, nous pénétrons enfin dans un POPB à moitié rempli. Un peu avant 21 heures, les écrans s'allument et l'on y voit défiler lentement divers témoignages des années Beatles (images, objets, vidéos...). Un peu de nostalgie ne fait jamais de mal, sauf lorsqu'elle est accompagnée d'immondes remix electro des titres des Fab Four et de Macca, boostés par de gros beats électro qui tâchent. Passons sur cette (interminable) faute de goût qui ne calme en rien notre impatience. On a toujours du mal à se faire à l'idée que dans quelques instants, on va enfin le voir pour la première fois en vrai.

21h15 : extinction des feux. Le noir se fait complet dans la salle, ce qui provoque instantanément un rugissement d'excitation dans la foule. Des lumières bleues inondent la scène, on voit (on essaie en tout cas) du mouvement en coulisses, puis une clameur envahit l'arène : Paul apparaît, sautillant, sa basse à la main, suivi de son groupe. Ça y est : il est là, juste devant nos yeux. La situation a quelque chose d'irréel, on a un Beatles devant nous ! Jamais on n'avait été aussi près de Paul McCartney de notre vie. A peine le temps de prendre conscience de ce qui se passe que retentissent les premiers accords de "Magical Mystery Tour". Le son est énorme, la voix de Paul un peu noyée – mais cela va s'arranger par la suite. Après cette entrée en matière claironnante, le chanteur enchaîne avec un autre classique des Fab Four ("Drive My Car") puis par un must de sa discographie solo : "Jet".

Le public reprend tous les refrains en choeur et continuera à soutenir son idole jusqu'à la dernière note de la soirée. "Bonsoir Paris, mon petit chou !" lance un Paul hilare et plus svelte que jamais (malgré les rides qui commencent à se faire nombreuses). "Only Mama Knows" (sur Memory Almost Full, 2007) et "Flaming Pie" (sur l'album éponyme de 1997) font retomber l'effervescence du début de concert, comme ce sera le cas pour la majorité de ses chansons post-Beatles. Il faut dire que malgré quelques très bons albums et une poignée de titres splendides, force est de constater que la carrière solo de Paul n'arrive pas à la cheville de ce qu'il a pu faire dans les 60's en compagnie de ses comparses liverpuldiens. A quelques exceptions près ("Let Me Roll It", "Band On The Run" et surtout "Live And Let Die"), ses titres solo seront donc accueillis avec politesse, en attendant le prochain extrait du fabuleux répertoire des Beatles.

Macca ne fait pas la fine bouche, la setlist puisant largement – pour notre plus grand plaisir – dans la discographie des Fab Four. Voir ces chansons qui font partie intégrante de notre ADN prendre vie devant nous procure une émotion indescriptible. Les moments de bonheur absolu s'enchaînent les uns à la suite des autres : "Got To Get You Into My Life", "The Long And Winding Road", "Blackbird", "And I Love Her", "Michelle", "Eleanor Rigby", "Back In The U.S.S.R.", "Paperback Writer", "A Day In The Life", "Let It Be"...

L'émotion atteint son comble lorsque McCartney rend un vibrant et sincère hommage à son alter ego Lennon : il explique que sur "Here Today" (chanson tirée de Tug Of War, son premier album sorti après la mort de John Lennon), il a essayé d'imaginer la conversation qu'auraient eu les deux hommes si John était toujours là aujourd'hui. Gorge serrée, on écoute en retenant une larme. Plus tard, à la suite de l'insurpassable "A Day In The Life", Paul reprend "Give Peace A Chance", manifeste pacifiste de John malheureusement toujours d'actualité. Entre temps, la version au ukulélé de "Something", classique des concerts de McCartney, aura rappelé quel songwriter unique a été George Harrison.

A l'inverse, ce n'est pas l'émotion qui nous étouffe lorsque l'on découvre la dernière née du chanteur, intitulée "(I Want To) Come Home" et écrite pour le prochain film de De Niro. Projetées sur les écrans géants, les images de ce dernier en grand-père grimaçant n'arrangeront rien. Bercy semble ensuite ravi de scander le refrain certes entraînant de "Mrs Vandebilt", mais à coup sûr écrit par une chorale de bûcherons slaves. On voit également avec circonspection apparaître sur les écrans les Beatles personnifiés par Rock Band. Ces images au goût trop commercial font un peu tâche. Autre sujet de contrariété : pourquoi, dans un concert, ce sont toujours les gens qui chantent le plus faux qui chantent aussi le plus fort ?

Après un "Live And Let Die" d'anthologie où explosions et flammes viennent accompagner le refrain, Paul nous mime la blague du "Oh j'ai mal aux oreilles, je n'en peux plus, vraiment, je suis à bout, je ne peux plus continuer, pitié !!! Vous en voulez vraiment encore ? Bon, OK, dans ce cas, d'accord...". Il revient à son piano pour se lancer dans ce qui est sans aucun doute le moment le plus attendu de la soirée : "Hey Jude", entonné en chœur par les 18 000 spectateurs. C'est si beau que des frissons nous parcourent l'échine. McCartney clôt là-dessus la première partie du show avant de revenir pour deux rappels consacrés exclusivement aux Fab Four : "Day Tripper", "Lady Madonna", "Get Back", "Yesterday" (moment magique), "Helter Skelter", "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band/The End".

Si cela ne tenait qu'à nous, on continuerait bien la soirée : Paul aurait pu jouer jusqu'au milieu de la nuit sans que l'on se lasse d'écouter ces prodigieux et inoubliables standards. Preuve est faite si besoin était que sa voix fait toujours des merveilles. Tout au long des (presque) 3 heures de show, McCartney est apparu rayonnant, à l'évidence comblé de partager son bonheur avec nous. Malgré Bercy (vraiment, on ne s'y fait pas...) et quelques petits ratés, on aura assisté ce soir à un concert exceptionnel. Ce père fondateur de la pop, qui restera quoi qu'il advienne comme l'un des plus grands mélodistes de notre époque, nous a délivré une magistrale leçon de musique. Les géants se font de plus en plus rares, nous avons eu la chance infinie d'en croiser un ce soir à Bercy.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Paul McCartney
Le blog de Pierre


Pierre Baubeau         
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