Soleil fané est le deuxième livre écrit par l’auteure vietnamienne Tuyêt-Nga Nguyên, après Journaliste français, récompensé plusieurs fois par des prix littéraires. Elle y raconte la fin de la guerre du Vietnam tel qu’elle l’a vécue avec d’autres concitoyens en étant hors du pays.
Retour en 1975, quand les Etats-Unis se sont rendus le 30 avril après seize ans de combats aux côtés de la République du Viêtnam (partie Sud du pays) et contre la République démocratique du Viêtnam (Vietnam nord) soutenue par le bloc de l’Est et la Chine. Retour sur ces instants et les mois qui ont suivi, qui auraient pu être synonyme de soulagement, mais la réalité est parfois plus complexe. Tel que l’oncle de Tuyêt le disait : "Il n’y a pas que les guerres qui tuent, certaines paix tuent aussi, en silence".
Soleil fané, c’est ainsi l’histoire de personnes désenchantées de ce que leur offre leur pays après plus de 20 ans de guerres cumulées, car comme le soutenait Tuyêt-Nga Nguyên, "(…) ce pays ne connaît plus la guerre. Il connaît les camps de concentration". C’est le regard des réfugiés à la fois soulagés d’être en terrain sûr et inquiets pour ceux restés au pays. Mais c’est aussi le tendre souvenir d’histoires d’amour et d’anecdotes vécues au pays.
Ce livre paraît être ainsi un exutoire pour l’auteure, en transmettant cette part d’elle-même qui contribue à sa douloureuse construction. Elle offre un éclairage personnel sur cette partie de l’histoire du Vietnam en même temps qu’elle évoque quelques pensées intimes.
Soleil fané, c’est enfin deux mots dérivés d’une chanson vietnamienne qui exhorte l’auditeur à ne pas désespérer.
Dans un style simple et efficace, Tuyêt Nga Nguyên livre un récit autobiographique empreint d’une délicate fougue. C’est en somme une tranche de vie émouvante et poétique, une œuvre bien agréable à lire. |