Difficile de se remettre dans le bain après les excès de fin d'année et les épisodes neigeux. Le remède à la gueule de bois et aux frimas de l'hiver a pour nom Cinq Mille Ans De Danse Crue Et De Grands Pas Chassés, dernier uppercut de Fantazio.
Pas facile de rentrer innocemment dans cet univers à la fois bordélique et poétique. Le titre de l'album est un programme en soi. En 17 titres, rien que ça, Fantazio s'en donne à cœur joie, clamant de sa voix singulière ses textes surréalistes chantés tantôt en français, tantôt en anglais. Trois ans après The Sweet Little Mother Fuckin’ Show, on retrouve le loustic tel qu'on l'a quitté, n'en faisant qu'à sa tête, déstructurant les mélodies, triturant les sons, savamment épaulé dans son forfait par une équipe de doux dingues.
Avec cette nouvelle galette, Fantazio nous invite à un bal particulier où se mêlent danses macabres et ritournelles faussement légères. Jonglant entre le jazz, la chanson et le rock dans un joyeux bordel orchestré, tour à tour, il chante, slam, gueule en véritable électron libre. Incontrôlable telle une machine qui s'emballe pour mieux se stopper, Fantazio nous emmène loin des sentiers battus. On se laisse guider par ce crooner punk, non sans appréhension quant à la suite du périple.
Nos oreilles ne ressortent pas indemnes de cette expérience musicale et sonore. Fantazio nous propose une musique populaire (du nom du deuxième titre de l'album) d'un nouveau genre. Un style propre et une approche singulière de la chanson.
Putain que c'est bon de se faire bousculer de la sorte ! |