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puce Laura Veirs & The Hall Of Flames
L’Aéronef  (Lille)  samedi 30 janvier 2010

Le groupe de Laura Veirs, The Hall Of Flames, inclut également Old Believers et Cataldo, les deux premières parties de la soirée – parties assez équivalentes, folk attendu, sans surprises, interprétées chacune par un seul chanteur, qui sera plus effacé au sein du groupe central. Je ne vois donc pas l’intérêt de m’attarder sur cette introduction : écrire un paragraphe supplémentaire sur l’ennui, le retour à la country comme symptôme de paresse, n’apportera rien à la compréhension de la soirée. Parlons directement de la formation complète de Veirs.

J’avais commencé à écouter Carbon Glacier (2003) de Laura Veirs quelques temps avant ce concert, parce que Dominique A l’avait retenu comme un des dix meilleurs albums de cette  décennie. J’accorde beaucoup d’importance à ces classements quand ils sont effectués par des artistes qui me touchent.

L’écoute de Carbon Glacier a effectivement confirmé le choix du chanteur français, et il me fallait comprendre la raison de cet engouement. Lorsqu’un disque m’intrigue, je m’y installe durablement – la musique inventant un espace où l’on aime se perdre ; un espace et un temps bien particuliers que l’on ne perçoit pas immédiatement. Il faut plusieurs écoutes pour découvrir ce qui reste plié dans le noyau d’une œuvre : je parle des fissures, des failles, des points d’ancrage d’où l’énigme jaillit.

Ce que Laura Veirs invente dans cet album, son troisième (je ne parlerai pas des six autres que je ne connais pas), n’est pas un simple folk, ni de banales chansons évoquant la nature : il s’agit plutôt d’un bousculement, masqué au premier abord par l’austérité des chansons. On ne se remet pas de titres comme "Salvage A Smile", "Riptide", ou "Snow Camping".

Malgré son apparente simplicité, procédant du dépouillement de la musique, Carbon Glacier révèle différentes strates musicales, des profondeurs mouvantes qui tour à tour donnent le vertige, et une étrange quiétude. Une dynamique se recrée à chaque occurrence, contribuant au caractère inépuisable de l’album.

Sur la scène de l’Aéronef, ces chansons apparaissent dans une grande clarté, sans fioritures ni obscurité pour les alourdir.

Leur élégance se double d’une intensité dont la mélancolie serait une déclinaison. Leur intensité procure un trouble dont on parvient difficilement à comprendre l’origine.

En réalité quelque chose d’autre m’intriguait fortement : la grossesse de la chanteuse. Septième mois, nous confirme l’intéressée au milieu du concert, sept mois et la tournée est loin d’être terminée... J’ai compris alors ce que pouvait représenter la musique pour elle : une respiration, un besoin vital dont la force vivante serait identique à cette faculté de donner la vie à un être. Si la musique n’a jamais sauvé un homme du souci de mieux vivre et d’avoir faim, elle peut provoquer une réaction en chaîne, dont le mouvement implique la vie.

Pour Laura Veirs, la poésie se résoud dans le domaine de ce qui n’appartient pas aux mots. Sa musique répond à la présence du corps. Laura Veirs serait-elle la grande sœur dont on rêvait, celle par qui l’intimité s’exprime ? Sœur aussi sévère qui en appelle aux armes, pas à la façon de Shannon Wright, non, plutôt selon la même discrétion que Cat Power ? Sans doute, mais cet élément  ne se sépare pas d’un certain attachement à l’enfance, dont la volonté de liberté signifie la règle. Une phrase de René Char, profession de foi s’il en est, me semble résumer le parcours de la chanteuse : "Je ne puis être et ne veux vivre que dans l’espace et dans la liberté de mon amour". Pensée irréfutable que toute une vie ne suffira pas à épuiser.

 

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Laura Veirs en concert au Festival Les Femmes S'en Mêlent 2007

En savoir plus :
Le site officiel de Laura Veirs
Le Myspace de Laura Veirs

Crédits photos : Marion Age (Toute la série sur Taste of Indie)


David Falkowicz         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
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