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Ciné 13 Théâtre  (Paris)  février 2010

Spectacle conçu et mis en scène par Valérie Dontenwille, avec Laura Couturier, Laurent Grappe et Anne Lemoel.

Tout sujet peut être abordé au théâtre, mais il est des sujets plus "casse-gueule" que d'autres. La violence conjugale fait partie de ces sujets.

Dans "Un tramway nommé désir" de Tennesse Williams, si la violence est présente, c'est l'incapacité à aimer et à être aimé qui en est principalement le thème. Des textes comme ceux de Dan Fante, Bukowski ou d'Hubert Selby Jr. vont chercher dans la fange un matériau sordide à sublimer à travers la poésie, même brute et brutale, du langage.

Or dans cette pièce de Valérie Dontenwille, la violence du personnage principal est montrée de front. Il est alors étonnant que son texte et sa mise en scène cherche en permanence à ce que le public prenne ses distances avec le personnage masculin.

Lui est alcoolique et violent. Elle est amoureuse de lui et a une piètre estime d'elle-même. Leurs deux névroses se nourriront l'une, l'autre. La relation amoureuse versera de plus dans la violence et les coups.

Or, dans le texte, c'est le personnage féminin qui, vingt ans après la fin de cette histoire, encore traumatisée par les coups, raconte comment cela s'est déroulé, comment petit à petit la relation amoureuse se transforme en cauchemar. Il y a donc ce subterfuge dans l'écriture qui devrait permettre au lecteur ou au spectateur de prendre du recul par rapport à l'histoire. Ensuite, le personnage masculin est peintre et plasticien, d'où l'utilisation de la vidéo sur scène. Il se filme dos au public, et son visage est projeté sur le fonds de la scène, mais ses yeux sont détournés, ils fuient la caméra, l'acteur ne regarde pas le public dans le fonds des yeux, comme honteux. Cette utilisation intelligente de la vidéo, là encore, est le signe de l'intention de la mise en scène de permettre un regard distancié. La confrontation du spectateur à la violence du sujet devrait alors être atténuée par ces effets.

Or les scènes de couple sont jouées avec les mêmes lumières et sur le même plan que les monologues féminins dits vingt ans plus tard. Le passage d'une époque à une autre est très rapide. De plus, à la fin de la pièce, la confrontation du public avec le diaporama des soi-disant photos de l'artiste qui ont pour sujet le corps de sa compagne couvert de bleus sous une lumière crue, réduisent à néant les efforts de distanciation que le texte ou la mise en scène semblait chercher à instaurer.

Le public se trouve donc confronté à un sujet violent, imposé par l'image, et qui n'est pas sublimé par la langue parlée du texte, ni suffisamment tenu à distance en étant abordé comme une histoire racontée. Au regard du thème abordé, les effets de mise en scène se révèlent trop maigres pour que le public, ou du moins une partie, aborde sereinement ou analytiquement un texte dans lequel il semble bien difficile de s'identifier à l'un ou l'autre des personnages. Valérie Dottenwille a écrit une pièce et la fait jouer pour témoigner de la violence conjugale, mais l'efficacité de son propos se trouve malheureusement affaibli par la manière parfois maladroite, et bien qu'elle montre avoir conscience de cette difficulté, d'imposer cette violence de manière trop brutale au spectateur.

 

Laurent Coudol         
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