Ce soir là, à la Maroquinerie, c'était le soir doublement attendu pendant lequel on devait voir le retour d'un ancien et les débuts d'un nouveau. La particularité de ce double événement tenant au fait que ces deux là sont dans le même groupe.
Le premier, c'est Ivan Callot, ayant quitté le navire barré par les frétillants Fatals Picards.
L'autre, c'est Monsieur Poulpe, auteur, scénariste, acteur et notamment connu pour la serie Nerdz ou encore Mange mon geek (émission culinaire pour geeks, ca ne s'invente pas) et donc désormais, chanteur.
Le public est à l'avenant, partagé entre fans des Fatals Picards, tous t-shirt devant et geeks de tous âges (donc jeunes) et de tous sexes (bon, en réalité surtout des garçons).
Mais avant que ne commencent à s'agiter sur scène ces déjà fameux Rois de la Suède, c'est Nordine le Nordec et son groupe qui arrivent sur scène pour endosser le rôle d'amuseurs publics à coups de chansons se voulant drôles et sans doute subversives.
Mais si les trois musiciens sont bien en place, Nordine n'est pas vraiment dedans, il chantonne sans grande assurance quelques textes griffonés sur un coin de nappe, ébauches parfois de chansons que l'on aurait aimé plus abouties et plus subtiles.
On sourit quand même sur "Je suis un gros con mais je suis riche", un peu moins sur le naïf "Rikiki" et on se lasse de "Sarkozy", bien mieux fait par d'autres, ou de "Je ne suis pas raciste" qui enchaîne cliché sur cliché sur les vilains racistes, louable attention mais chanson encore une fois qui sent un travail un peu par dessus la jambe.
Dommage car Nordine est sympathique et l'on voudrait rire de bon coeur avec lui. A suivre quand même mais sans doute plutôt en café-théâtre que dans un club de rock.
Ceci dit, la prestation de Nordine le Nordec aura permis au public de se chauffer pour retrouver plein de bonne humeur les Rois de la Suède.
Autoproclamés rois d'une Suède imaginaire, le groupe arrive donc sur scène et aux deux trublions cités plus haut il faut ajouter un autre nom connu, au moins par quelques lecteurs de ce site j'espère. Il s'agit en effet de François N’Guyen, le guitariste d'Elista.
Le trio est épaulé d'un batteur et... d'une coiffeuse.
En effet, une petite mise en scène au démarrage du concert permettra à une charmante coiffeuse et ses ustensiles de monter sur scène pour couper tout au long du spectacle les cheveux bouclés du batteur.
Activité abondamment commentée tout au long du show.
Car plus qu'un simple concert, c'est bien à un show auquel on assiste. Le spectacle tenant tout autant du stand-up lorsque Ivan et Poulpe interpellent le public que du théâtre de boulevard lorsqu'ils se taquinent entre eux, que de la chanson enfin car quand même Les Rois de la Suède sont là pour faire de la musique.
Côté musique justement, on sent que le groupe n'est pas là que pour rigoler et nous assène d'entrée de jeu trois titres aux allures de tubes, festifs mais pas triviaux, drôles sans être stupides et diablement rythmés.
Le public n'en attendait pas moins et rejoint joyeusement et rapidement le royaume de nos curieux Suédois qui annonce sous forme de plaisanteries qui, reconnaissons-le, contiendra un fond de vérité, que le groupe vient de jouer ses trois seules bonnes chansons.
Il est vrai que si la suite n'a pas réellement démérité, le style chanson française comique s'essoufflera un peu tout comme Monsieur Poulpe, souvent en apnée faute de suffisamment de cours de chant peut-être, contrairement au très expérimenté Ivan, parfaitement à l'aise et au chant assuré qui ne manquera pas de porter quelques regards bienveillants sur son compère tout au long du show, assurant parfaitement lors de quelques moments d'égarement.
En tout cas, dans son genre la musique des Rois de la Suède est drôle, caustique et dansante bien que tirant parfois un peu sur les ficelles.
Mais l'humour potache de Monsieur Poulpe fait parfaitement
son office et si dans la bouche du quidam moyen, ses blagues feraient un bide retentissant, on se prend à en rire lorsqu'elles sont mises en scène par ce drôle de Roi un peu gauche et timide.
Quoi qu'il en soit, l'hommage à Kurt Cobain était finalement plus touchant qu'il n'aurait voulu paraître et celui à Amel Bent, superbement grotesque.
Ce quasi premier concert était somme toute prometteur et dès que Monsieur Poulpe aura quitté son trac et repris son souffle, on devrait pouvoir assister à quelques drôles de spectacles, et les Rois de la Suède pourraient bien briguer la couronne du groupe le plus drôle de l'hexagone, dont j'exclus bien entendu tout ceux qui ne le font pas exprès. |