Portland, Oregon serait-elle devenue l’eldorado des musiciens ? Que ce soit la ville d’origine comme pour les Dandy Warhols ou la terre promise comme pour Alela Diane ou les Shins, elle semble inspirer de nombreux folkeux barbus ou indie rockeurs rebelles.
Moitié d’ici, moitié californiens, les trublions de Musée Mécanique ne ressemblent à aucun des groupes cités précédemment et cela qui fait d’ailleurs leur force.
Sur ce premier album, Hold This Ghost, Musée Mécanique balaie d’un souffle l’image du folk lancinant à la guitare acoustique. Agrémentée de multiples instruments, tels que le melotron ou le glockenspiel, leur musique devient rêveuse, planante. C’est là que l’on comprend leur choix de nom. L’ambiance qu’ils créent sur ce Hold This Ghost est immédiatement hantée et désuète, comme celle des fameuses anciennes fêtes foraines et musées décalés appréciés du groupe.
Bien que chacune des chansons ait une base de guitare douce et mélodieuse, ce sont bien les orchestrations poignantes qui font ce disque. Ornée par des vents comme sur "Somehow Bound" et sa flûte, par des cordes comme sur "Nothing Glorious", par un accordéon plaintif comme sur "Fits and starts", orgue et trompette mélancolique de "Sleeping in our clothes", la musique se mue en véritable boule d’émotions. On atteint un sommet d’élégance avec les titres "Changing Skins", avec son instrumentation rétro que l’on croirait tirée d’un vieux vinyle.
Même si la qualité instrumentale de Musée Mécanique est indéniable, le groupe n’en est que mieux loti grâce à Micah Rabwin. Sa douce voix n’est d’ailleurs pas sans rappeler Markus Acher de The Notwist ou Elliott Smith. Son ton si délicat et mélancolique ajouté à une élocution parfaite rendent la musique folk du groupe d’autant plus percutante.
Si délicatement daté, Hold this ghost nous promène dans un décor désuet mais si beau. Espérons que toute cette magie se reproduira sur scène d’ici peu ! |