Holly Miranda, jeune femme venue tout droit du pays des yankees, est sur le banc d’essai avec ce nouvel album intitulé The Magician’s Private Library porté par le label XL. Elle délivre une musique indie-pop et attaque sa tournée américaine en faisant la 1ère partie des jumelles canadiennes, Tegan & Sara. Cependant, le constat est mitigé. Evitons les flagorneries du genre "ce disque est d’une intensité rare, chargé de mystères, d’influences underground". Avant toute chose, il parait important de souligner que les compositions proposées par cette fan de Bjork, Jeff Buckley, Dolly Parton et tant d’autres, restent énigmatiques.
Au fil des titres, l’aiguille de la boussole semble ne plus indiquer le nord ! On finit par se perdre dans le labyrinthe. Sans plan, on passe probablement plus de temps à en chercher la sortie qu’à s’abandonner au plaisir de s’amuser de la partie de cache-cache. L’ensemble est très fouillé ceci dit. Les appels à la nature imprègnent les compositions. L’intitulé des morceaux en témoigne : "Forest Green Oh Forest Green", "Waves", "Sleep on Fir", "High Tide" et j’en passe.
Holly Miranda serait-elle une digne représentante du mouvement écologiste américain ? En tout cas, elle nous invite dans son monde onirique. Il est préférable de partager les mêmes rêves que l’artiste pour se laisser totalement absorber par sa communion avec les éléments naturels. Le tout est assez artisanal à l’image du travail de l’artiste canadienne Julie Doiron. Avant de s’abandonner à l’écoute, il parait nécessaire d’avoir, au préalable, habitué ses oreilles à un son acide, à une voix aérienne, à des mélodies hasardeuses.
La migraine qui nous tend les bras au bout de quelques morceaux est peut-être bien le résultat d’une réverb utilisée à mauvais escient…Il est difficile de discerner les instruments utilisés dans ce bric-à-brac un brin new age.
En résumé, je reste un peu sur ma faim. Après tout, c’est peut-être son style, sa marque de fabrique que de laisser ses auditeurs dubitatifs. Cet album n’est pas à mon goût mais il le sera sans doute à quantité d’amateurs du style. Surtout, avant de s’emballer, attendons de voir la dimension musicale de la demoiselle sur scène. |