Hadouken!, For the masses. On est dans l'électro, on a la référence à l'énorme album de Depeche Mode. Ces petits gars ont l'ambition du carton mondial. Il y a du gros son, des rythmes pour faire danser et sauter en l'air, un peu de distorsion par ci, du beat puissant par là, du gros son produit bien crade...
Alors pourquoi n'a-t-on pas envie de se lever la nuit pour le réécouter ? Peut-être parce que Hadouken! sent un peu le réchauffé.
Dès la première chanson, on pense à "Fat Of The Land" de Prodigy. Certes, il s'agit de ce que Prodigy a fait de meilleur, mais réinventer la poudre dix ans plus tard, il n'y a pas de quoi exciter les foules. Même l'armée américaine n'a jamais envisagé de diffuser ce disque à plein volume faire sortir le prochain Général Manuel Antonio Noriega de sa tanière. Attention, je n'ai pas dit un mauvais disque.
Dans une série policière télévisée, l'enquêteur entrerait dans la pièce, jetterait un coup d'œil circulaire et déclarerait "Nous avons affaire à un copycat". Puisque le but d'Hadouken! est de faire sauter les teuffeurs dans tous les sens, examinons la scène de crime afin de déterminer si le but est atteint.
Premier titre, "Rebirth" : synthés distordus, montée en puissance avec des guitares saturées, des paroles plus crachées que chantées. Puis "Turn the lights out" exactement dans la même veine. "M.A.D" permet de sortir un peu la tête de l'eau, ruptures de rythmes, synthés en apnée qui rappellent les productions de Daft Punk, les doigts bien enfoncées dans la prise. "Evil" inexistant. Sur "House is falling", on se retrouve au milieu de hooligans qui remuent du croupion à Ibiza, faiblard. "Mic Check" et "Ugly" sont les deux titres méchants, lourds et dansants réussis de cette galette, mais le refrain en "I gonna fuck your face up" de "Ugly" sent encore une fois un peu le plagiat. Sur la fin, "Play the night", avec ses chœurs féminins, reluque le dancefloor d'une boîte de banlieue. Avec "Lost", on termine sur la plage ambiant avant d'aller se coucher malgré encore quelques rots d'acide.
A la fin de l'album, on a eu envie de danser, sauter et headbanger sur deux titres, de taper du pied sur deux autres. L'ensemble sonne quand même de manière sacrément uniforme, et donne surtout envie de ressortir un vieux Prodigy ou une compil des Chemical Brothers.
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