Les deux soeurs Soderberg, jeunes suédoises de 20 et 17 printemps seulement, arrivent en France avec The big the black and the blue, premier album officiel faisant suite à un premier essai en 2008 intitulé Drunken Trees.
Klara et Johanna sont un peu les Zak Laughed suédoises. Très jeunes, attirées davantage par la musique de Dylan, Oberst ou Cohen que par celle de Tokyo Hotel ou Muse, dotées d'un incroyable sens des mélodies (pour leur âge voudrait-on ajouter), elles donnent corps à leurs chansons folk grâce à un chant à deux voix particulièrement harmonieux.
Certes, on pourrait reprocher le parti-pris d'ajouter un peu trop de "reverb", offrant certes une certaine chaleur supplémentaire et l'impression de partager le studio d'enregistrement avec elles, mais laissant craindre (à tort peut-être) une certaine platitude en live.
Néanmoins, du haut de leur 20 piges, les First Aid Kit ont un sacré brin de voix qui ne laisse en rien supposer de leur si jeune âge. Entièrement acoustique, la guitare omniprésente ouvre une voix royale au chant tandis que quelques pianos et percussions s'attachent à donner un peu de relief aux détails.
On pense souvent à leur compatriote Anna Terhneim sur les morceaux les plus pops comme "A window opens". Mais on voyage aussi du côté des États-Unis avec, par exemple, le très country "Sailor Song", ponctué de flûtes qui paraissent a priori un peu hors contexte mais qui rappellent aussi un certain Nick Drake.
Entraînants, il sera difficile de résister au refrain de titres comme "Heavy storm" ou "Josefin" et sa guitare façon sirtaki.
Cet album est fait de belles mélodies mais est essentiellement porté par la qualité et la beauté du chant à deux voix. Bien entendu, ce n'est pas la trouvaille du siècle mais ce serait dommage de se passer de ce moment de délicatesse en compagnie de First Aid Kit. Un nom parfait pour ce groupe. En cas de coup de blues, briser la glace ! |