Huit lettres. Huit lettres magiques et mystiques qui forment l'anagramme d'une demoiselle déjà bien connue sur la scène parisienne. Mademoiselle Dorothée se métamorphose en The Rodeo. Pour le plaisir des yeux et des oreilles.
Mettons les choses au point de suite, Music Maelstrom est à milles lieues, voire dix mille, de Deergirl, dernier album d'Hopper, sans doute l'un des meilleurs groupes que Paris n'ait jamais enfanté. Plus de guitares électriques et de sons saturés. Et surtout, on ne reconnait pas, du moins au premier abord, la voix éraillée et grave de Dorothée.
Bon, nous avions été préparés avec l'EP Hotel Utah, sorti fin 2009. Etaient présentés un titre de l'album à venir, des inédits et la fameuse reprise d'"Amazing" de Kanye West. Donnant déjà une image beaucoup plus folk, la transition n'en était que plus facile et agréable.
Avec Music Maelstrom, on se retrouve directement plongé dans un univers folk et léger. Après avoir rencontré la principale intéressée, on arrive enfin à mettre un mot sur l'impression que donne les chansons du disque : comptine. Au format traditionnel couplet refrain et ce qui s'en suit, les chansons ne sont pourtant pas enfermées dans un carcan. Guitares sèches, lap steel, cor ou encore violon se font tantôt entrainants ("Little Soldier"), tantôt mélancoliques ("My ode to you"), formant un cocktail 100 % country.
Car c'est aussi ce côté folk des grands espaces qui ressort de ce disque. Influencée par la musique américaine, The Rodeo lorgne du côté du blues comme sur "Modern Life", sans doute la pépite de cet album. L'impression de liberté est aussi due à la voix exceptionnelle de la chanteuse. Douce et haut perchée, rauque et expressive, elle saute d'un registre à l'autre avec une facilité déconcertante.
Cet album ravira sans aucun doute les novices, mais éblouira aussi les vieux de la vieille, tellement The Rodeo nous surprend par son charisme et sa voix toute particulière. Ce n'est probablement qu'un avant-gout de son talent, tant ses possibilités nous semblent infinies... |