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Le Fil  (Saint-Etienne)  vendredi 23 avril 2010

Des gentils monstres aux monstres sacrés… 

Heureusement nous étions là ! Nous disons donc un chroniqueur et un photographe de Froggy's Delight, quelques gratte-papiers locaux et quelques caméras du coin…
Heureusement ils étaient là aussi, les organisateurs, les affreux du studio et label stéphanois Le Monstre Gentil, nos Dom Quichotte de la musica.

Heureusement la troupe du Fil venait gonfler nos rangs de ses barmen, régisseur, ingénieurs. Tous ensembles, les badgés, on y croyait, on espérait… Quelques invités, amis des uns ou des autres, se réchauffaient au bar dans l’attente du top départ retardé :
- On attend encore 15 minutes qu’ils arrivent…
- Les artistes sont pas là ?
- Si ! Ce sont les spectateurs qu’on attend…

Vous y comprenez quelques choses vous autres ? Bartone et les Mellino au Fil, une soirée qui s’annonçait parmi les plus belles de la saison pour cette petite salle du club, et pas plus de 25 personnes ne se déplacent ! Ajoutons nos badgés précédemment cités et nous dépassons péniblement la cinquantaine de personnes pour cette soirée… C’est démoralisant, mais que voulez-vous ? Bon allez, retour en arrière et leçon de rattrapage pour tous les absents ! C'est-à-dire toute l’humanité moins cinquante personnes… Ça fait du monde pour un seul cours, mais allons-y !

Leçon 1 : Bartone, Le monstre gentil

Première question : En quoi un set acoustique de Bartone – monstre gentil s’il en est – peut-il transcender deux albums et laisser espérer le meilleur pour 2010 ?

Parmi les éléments de réponse attendus, commencez par un bref rappel historique : Bartone ne se présente pas ce soir en novice mais en homme de scène expérimenté et  attendu.

Huit ans au sein des Raoul Volfoni, véritable phénomène stéphanois de la fin  des années 90, lui fournissent les bases pour sortir en 2005 et 2007 deux albums solos très remarqués. Si le premier – Cador, à l’image du single "France-Allemagne 82" surfe sur la vague nouvelle scène chanson française avec réussite, le second – Les enracinés – plonge avec autant de bonheur ses racines dans un terrain beaucoup plus rock, noir et électrique.

Le format acoustique de la soirée, deux guitares – une percu, et Bartone au costard et micro, favorise la rencontre de ces deux univers et permet une relecture des morceaux. Notez au passage l’ambiance typiquement "Bartonienne" bien présente : un set posé, une dose de cynisme qui ne se prend pas au sérieux, un humour pince sans rire éminemment sympathique et un pas de côté pris sur les situations vécues qui se retrouve dans les textes.

Vous observerez que Bartone puise intelligemment dans les possibilités du set acoustique et parvient à distiller du petit public une énergie suffisante pour porter à son avantage cette difficulté numérique : un bout de concert non sonorisé en milieu de salle, un jeu de scène posé pour attirer l’attention sur les textes et un plaisir de jouer qui l’emporte.

Concluez en soulignant tout le ravissement de cet agréable moment en sa compagnie, qui laisse présager à l’album concept, qui selon la rumeur se prépare en 2010, un avenir radieux.

Si comme il le chante "un garçon manqué peut faire une fille réussie", Bartone nous prouve en tout cas qu’un rendez-vous manqué peut faire malgré tout un concert réussi.

Leçon 2 : Les Mellino – ou comment passer des monstres gentils aux monstres sacrés…

Dans cette partie, revenez sur l’essentiel, revisitez vos classiques.

Si un rappel historique est utile, n’en abusez pas et restez tourner vers l’avenir : les Mellino, c’est Stéphane et Iza Mellino, deux des membres permanents des Négresses Vertes.

Lui chanteur et guitariste, elle aux chœurs et percus du groupe mythique. De 87 aux années 2000, l’aventure Négresses Vertes les a propulsés partout dans le monde, faisant du groupe le "french band" le plus populaire du moment à l’international. Des hauts et des bas, des coups durs et des moments forts ont amené les membres du groupe à s’adapter, à imaginer, à réinventer sans cesse leur musique.

Aujourd’hui les Mellino poursuivent leur route pour notre plus grand plaisir, sans artifice, en toute simplicité. Rappelez bien sûr la qualité de guitariste de Stéphane, son album Variations Ibériques, ode à son instrument et à l’Espagne et sa voix à jamais associée à l’œuvre des négresses, juste après celle d’Helno, leader du groupe disparu en 93.

Iza complète de ses chœurs et de son tambourin les morceaux, tandis qu’un troisième larron gère le son en fond de scène et lance quelques boucles rythmiques par moment.

Notez l’ampleur que prend le set, la rondeur et le rythme qui s’en dégagent, alors que nos deux Mellino sont seuls sur scène. Notre cinquantaine en présence vaut alors bien deux centaines, l’énergie venant de la prestation. Le set alterne des morceaux nouveaux présents sur leur album non distribué uniquement vendu en fin de concert, quelques perles instrumentales solos à la guitare, une digression plus sixties puis une chanson coécrite avec Magyd Cherfi, "Souffrir pour lui dire" et bien sûr plusieurs classiques des Négresses Vertes.

Soulignez au passage que notre troisième larron rejoint les Mellino sur les derniers morceaux pour ajouter de sa guitare électrique, une touche puissante et rock, sans trahir pour autant l’esprit du concert.

Observez la joie du public de retrouver ces vieilles balades : "Sous le soleil de Bodega", "Face à la mer", "Zobi la Mouche", "Voilà l’été !" L’espace d’un instant l’histoire se télescope : nous sommes en 87 dans le métro, à Beyrouth en décembre 91 pour un concert historique,  en 2000 aux victoires de la musique, en 2010 au Fil à Saint-Étienne…

Si vous avez bien retenu cette leçon de rattrapage, je vous laisse libre d’établir votre propre conclusion en guise d’exercice.

Dernier conseil : pour une parfaite remise à niveau, ne pas évacuer trop vite la piste du stage pratique. Guettez avec attention les dates à venir de ces deux groupes et remplissez les salles qui les programment, ne serait-ce que pour remercier et encourager les quelques derniers gentils monstres qui organisent encore ce genre de soirées d’une rare saveur.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Bartone
Le Myspace de Bartone
Le site officiel de Mellino
Le Myspace de Mellino

Crédits photos : Eric Ségelle (Toute la série sur Taste of Indie)


Cyril Hortala         
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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

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"Marilu" de Sandrine Dumas
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"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
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Lecture avec :

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