Réalisé
par Noah Baumbach. Etats Unis. Comédie
dramatique. Durée : 1h45 (Sortie le 28 avril 2010). Avec Ben
Stiller, Greta Gerwig, Rys
Ifans, Jennifer Jasdon Leigh
et Chris Messina.
Après toute une série de comédies déjantées ("Tempête
sous les Tropiques") ou bourrées d’effets spéciaux ("La
nuit au musée 1" et 2), Ben Stiller
a décidé de souffler en compagnie de Noah
Baumbach, auteur du remarqué de "Les
Berkman" se séparent et scénariste fétiche de Wes Anderson
("La Vie aquatique", "Fantastic
Mr Fox").
À l’énergie succède donc la fragilité, aux rires en cascades des sourires doux-amers.
Ben Stiller abandonne toute sa panoplie d’extrémiste comique pour jouer en finesse
un personnage particulièrement "à l’ouest".
Pas loin des performances de jeunesse de Dustin Hoffmann ou d’Al Pacino,
Ben Stiller a compris qu’il fallait soit oublier soit alléger le jeu "Actor’s studio"
si l’on voulait jouer différemment. Il s’efforce donc de ne pas se servir de
son visage mobile et surtout d’éviter de par trop écarquiller ses gros yeux ronds.
Il n’y a pas beaucoup de comparaisons possibles entre le "Ben Stiller" de
"Mary à tout prix" et celui de Greenberg, sinon la même capacité à
gagner le spectateur à sa cause.
Le film a un charme particulier, le même peut-être qui opérait dans
"Les Berkman" se séparent : on se croirait revenu aux années 1970 tout en
étant bien ancré dans les années 2000. On pourrait se risquer à voir une analogie
entre les années post-Nixon et les années post-Bush. En tout cas, il est clair que
Noah Baumbach veut raconter une autre Amérique que celle qui met en scène son hyper-puissance.
Il ne s’agit plus d’épater la galerie mais de montrer des petits moments de vie.
ssentielle dans ce dispositif est la jeune femme, solide et saine, que Baumbach
adjoint à Stiller pour qu’il ne sombre pas totalement dans sa quarantaine dépressive.
Parfaite anti-star, Greta Gerwig crève l’écran et ne devrait pas en rester là.
"Greenberg" est un film peu commun dans le cinéma américain dans le sens
où ce qu’il dit n’est pas asséné comme des vérités. Il propose sans que le scénario
dispose. Il fait l’éloge des idées lentes là où d’ordinaire il faut que triomphe le rapide, l’efficace.
Et puis, un film qui pose l’importante question de savoir si un quadragénaire
irresponsable peut être en charge de la nourriture quotidienne d’un chien, ça ne se rate pas ! |