À la première écoute, on dirait cet album droit sorti de la mouvance pop fluette et légère comme on en trouve tant, le classant parmi mille autres disques électro-guitaresques à voix enjolivante. Pourtant, on se surprend à fredonner ses mélodies malgré soi, à vouloir le passer régulièrement dans son lecteur, jusqu'à réaliser que ce qui démarque Wave if you're really there, c'est cette sensation de plonger dans un bain de bonne humeur à chaque écoute. Le mettre dans son lecteur, appuyer sur play, c'est tout ce qu'il y a à faire pour se laisser emporter par la vague édulcorée de Wave Machines.
Des rythmes droit sortis des années 80, voix aiguës sur synthé électro, morceaux entraînants et guillerets, la musique de ces quatre britanniques est comme un chewing-gum sur lequel on a marché par inattention, et qu'il est impossible de détacher de sa semelle de chaussure. L'album colle en une solution concentrée de cette pop innocente et légère qui nous fait retrouver l'addiction d'un gamin aux confiseries ; Wave if you're really there se laisse écouter comme on dévore un paquet de bonbons, sans réaliser qu'on enfile les friandises jusqu'à ce que le sachet soit vide et le disque terminé.
Pourtant on ne s'en écœure pas, chaque morceau révélant de nouveaux goûts et couleurs au palais. "You say the stupidest things", en introduction est un long rouleau de guimauve de couleur au xylophone pastel fondant en bouche. "I go I go I go", assurément le tube de l'album, se traduit par une explosion de ces bonbons acidulés qui piquent la langue. "Punk spirit" contient un cœur mentholé entouré d'un chocolat amer, une anti-ballade aux paroles sinistres et paradoxalement entraînantes, tandis que "The line" à l'inverse, est composé d'une multitude de berlingots multicolores dont Cyndi Lauper aurait approuvé les arrangements au synthé. En dernier bonbon du paquet, "Dead houses" se déguste comme un long rouleau de réglisse au goût mi sucré mi amer, planant et ouvrant à de nouveaux horizons plus contemplatifs.
Pour conclure, Wave if you're really there est un premier opus assurément réussi qui pousserait presque à la gloutonnerie. On peut être surpris de découvrir que cet album a été enregistré au sein d'un église de Liverpool : lieu pour le moins inhabituel pour pousser au pêché de gourmandise... |