les Lanskies, dont le nom est une référence à tout les Lansky connus, c'est le groupe qui le dit (David Lansky, le fameux flic à la con interprété par Johnny dans les années 80, Meyer Lansky, mafieux américain des années 30, 40, les frères Lansky, tailleurs d'Elvis Presley) est un groupe français originaire de saint-lô.
Par contre un groupe français dont le style musical sonne british à mort, ça court pas les rues.
Le chanteur, lui, rencontré dans les rues de saint-lô, est bien anglais.
Comme on le lit partout, s'il y a du Cure chez les Lanskies (Robert Smith dans la voix, le son de basse et de guitare) ce "Bank Holiday" qui ouvre l'album est tout de même très frais, et vraiment moins sombre que la production d'ensemble des Cure (que j'aime beaucoup au passage).
On penserait plus ici à du "Boy's don't cry" plus pop, dansant avec des guitares appuyées, pas si loin des Blur époque "Boys and girls" ou "Parklife". Ca sent le tube.
Il est encore question de rythme bien pop sur le "However" qui suit, avec ce son de gratte rapide, faisant d'abord penser à du Franz Ferdinand pour nous rappeler un certain parfum de Pixies.
Sur "Listen to the order" , là, OK, le groupe s'inscrit dans la mouvance new wave intelligente des Cure du début, (on dirait vraiment du "10:15 saturday nights"), on sent le travail de la basse tendue, les envolées de guitares post punk et stridentes, inquiétantes. Sur "Eastern wall", ils montrent qu'ils peuvent aussi fureter vers un terrain plus rock heavy.
"Dirty Harry", "Soldiers" et "Odile" (intonations de voix à la Pete Doherty, guitares punky, choeurs inquiétants, changement de rythme) montrent un savoir faire typiquement anglais à la Libertines.
Allez, sur "Jesus", retour aux accords de guitares sombres et déchirées, avec une bonne basse derrière, entre du vieux cure et du pixies moins barré. "Golddinger" pourrait être de ces compos bien prenante du début des années 90, rock heavy indépendant au son un tantinet saturés tandis que "Tiger girl" prouve la maitrise du groupe dans ce jeu de guitares nerveux et rentre dedans, batterie rageuse, évoquant les premiers Radiohead voir l'energie des Buzzcocks.
Et comme tout les grands, les Lanskies clotûrent la galette avec classe en nous proposant ce "Star spangled Mersey" (court mais bon), virée expérimentale sous acid, triturement de guitares niquées, diablement référencée Sonic Youth ou Hendrix, excusez du peu.
Bref, The Lanskies, c'est un condensé de son anglais des années 80 à nos jours, entre cold wave, punk, brit-pop joyeux mais aussi quelques virées du côté rock alternatif américain.
Des morceaux sacrément bien foutus, bien composés et rythmés.
Pour le coup, ça fait bien plaisir d'avoir une bande de ziquos comme ça dans l'hexagone...
Qui ne sonne pas du tout français. |