Pièce
chorégraphique pour 16 interprètes danseurs et
chanteurs conçue par Dominique Hervieu et José
Montalvo, avec Stéphanie Andrieu, Natacha Balet, Morgane
Le Tiec, Delphine Nguyen, Brahem Aiche, Babacar Cissé,
Grégory Kamoun, Karim Rande, Stevy Zabardel, et les chanteurs
et musiciens Soanny Fay, Sabine Novel, Théophile Alexandre,
Blaise Kouakou, Merlin Nyakam, Sébastien Obrecht, Florent
Marie et Rémi Cassaigne.
Pour leur dernière création en commun, les chorégraphes Dominique Hervieu et José Montalvo offre un spectacle jubilatoire qui mélange allègrement les genres, juxtapose les styles musicaux, mêle les média et les arts.
José Montalvo a filmé des chevaux, des lapins, un perroquet, un singe, une poule, une tortue, des œufs en train d'éclore, et des serpents. Ces animaux projetés sur grand écran en vidéo seront charmés par Orphée, danseur sur le plateau.
Dans un premier temps, le spectateur assiste à la fête , à la séduction. Suite à la mort d'Eurydice, piquée par un serpent, Orphée descend aux enfers. On assiste enfin à la vengeance des Ménades.
Ce mythe qui a déjà inspiré Pina Bausch ou Marie Chouinard, dans la danse, a aussi séduit Jean Cocteau et Marcel Camus ("Orfeu negro") au cinéma. Bien sûr, Claudio Monteverdi, Jean-Philippe Rameau, Christoph Willibald Gluck ou plus récemment Pierre Henry, Philip Glass et même Keziah Jones en musique. Chagall ou Moreau en peinture.
La chorégraphie de Dominique Hervieu et José Montalvo est un mélange, tout en joie et générosité, des diverses visions du mythe d'Orphée.
Les dix-sept danseurs sont aussi tour à tour musiciens ou chanteurs. La danse contemporaine, se juxtapose au hip-hop et à la danse africaine. La musique de Philippe Glass côtoie le chant lyrique de Monteverdi aussi bien que la samba.
Trois Orphée dansent ensemble ou à tour de rôle, et amènent une vison différente du mythe, échangent leur expérience. L'un est noir (hommage à Marcel Camus), l'autre monté sur des échasses pneumatiques, le dernier est unijambiste et danse avec ses béquilles. On le voit plonger dans la Seine, hommage à Jean Marais dans l'Orphée de Cocteau.
Les danseurs apparaissent et disparaissent du plateau dans
des éclats de danse. C'est rapide, c'est généreux, c'est enivrant.
Il s'agit là d'une grosse production. Parfois tous ces mélanges
stylistiques et visuels perdent le spectateur,
il y a comme un trop-plein. La narration en devient brouillonne.
Mais c'est beau. Il faut y aller, assister à ce spectacle complètement fou et rempli de joie de vivre, se laisser porter par tant d'inventivité visuelle, et repartir heureux, ragaillardi par la générosité et l'énergie des danseurs. |