Spectacle conçu par D’ de Kabal, mis en scène et scénographié par D’ de Kabal et Farid Berki, avec Karim Ammour, D’ de Kabal, DJ Fab, Olivier Lefrançois et Johnny Martinage.

L'histoire raconte comment un jeune type, habitant en banlieue dans un quartier dit sensible, s'épanouit grâce à la culture hip-hop, le rap, le graff, la human beatbox et la danse.

Destiné à un jeune public, la salle recevait ce soir-là des classes d'un collège de Montreuil. Comme tout ado, ceux-ci gloussaient lorsque, sur scène, on entendait quelques jurons, mais suivaient avec grand intérêt ce qui se passait sur scène.

Karim Ammour, se révèle être un agréable conteur, quant aux deux danseurs et au DJ, ils animent efficacement le propos. Lorsqu'à la fin du spectacle, D' de Kabal rejoint Karim Ammour sur scène pour que les deux acteurs rappent ensemble, les gamins se réveillent et s'enflamment. Mais à combattre sans péril, on triomphe sans gloire. Car qu'a-t-on appris de la culture hip-hop? Que ses origines passaient par la musique de Ray Charles et le funk, qu'on ne pouvait réduire la culture hip-hop au rap, qu'il y avait aussi la danse et le graff...

Tout mouvement a sa musique, ses origines, son graphisme, ses codes vestimentaires : le rock, la pop, l'acide, la techno, le métal, le gothique... D'abord considérés comme subversifs tous ces mouvements ont été utilisés, récupérés se sont embourgeoisés. Elvis "the pelvis" Presley dont les danses étaient considérés comme indécentes a terminé sa carrière en costume blanc à Las Vegas, Les Beatles avaient les cheveux longs or sir McCartney est aujourd'hui l'un des sujets les plus fortuné de la reine, et les Sex Pistols se sont formés dans la boutique Vivienne Westwood bien avant que celle-ci ne dessine la robe de mariée de Carrie dans "Sex & The City".

Aujourd'hui la danse contemporaine intègre des chorégraphies des danses dites urbaines. Laurence Parisot s'enorgueillit même d'avoir une œuvre du graffeur new-yorkais Quik sur un des murs de son bureau de présidente du Medef, avenue Bosquet. Certains dans le rap ont été récupérés ? Le hip-hop n'est pas forcément bling-bling ? C'était mieux avant ?

Le propos est un peu court, même s'il a touché le public auquel il était destiné. Dommage d'en rester là, car à l'écoute de son dernier album "Autopsie d'une sous-France" en téléchargement gratuit sur son site, D' de Kabal garde un potentiel réellement subversif.