Première Mue, quel autre titre donner à un premier album lorsqu'on a choisi comme étonnant nom de scène celui de Peau ? On imagine même déjà le filon. Une nouvelle mue à chaque printemps. Prometteur compte tenu de la qualité de ce premier album de la jeune grenobloise.
Déjà très aboutie, la pop electro, parfois rock de Peau a de quoi rappeler à notre souvenir quelques noms connus. Ainsi on pourra trouver à l'ensemble une tendance à lorgner du côté des bricolages sonores de Emilie Simon. A d'autres moments, c'est à la douce et sensuelle voix de Stina Nordenstam que l'on pense, comme sur ce "Breathe" lorsqu'il se fait caressant avant de devenir nettement plus abrasif.
Première Mue ébauche aussi un étonnant pont entre la pop sophistiquée d'Elysian Fields ("Une petite pluie") et le rock de Riot Girls des Echobelly ("Enola Gay"). improbable mais vrai, la peau douce s'accorde à merveille de la rugosité du rock n' roll.
Doux et rugueux, c'est ainsi qu'est "Litanie", beau texte de Jacques Rebotier, chanté par la douce voix de Peau sur des guitares nerveuses que l'on pourrait rapprocher de Experience.
Les multiples facettes de Peau se marient joliment entre elles ofrant un album electro pop plein de sensualité, aux textes élégants avec une préférence certaine pour ceux en français, plus convaincants.
Il reste désormais à savoir si la nouvelle peau de Peau sera aussi belle lors de sa prochaine mue, mais on ne peut que lui souhaiter d'en prendre grand soin, parce qu'elle le vaut bien. |