Voilà l'exemple typique du produit, plutôt que disque, sans âme, assemblé de A à Z comme on élabore un plan commercial. Tout est si propre, si lisse, si réfléchi, si prévu et prévisible, si étudié et calibré – on n'aura, certainement, rien à y redire ; sinon ceci : cela est bien creux.
Pensez donc : André Manoukian, monsieur Liane Foly et Nouvelle Star, s'entoure de neuf vocalistes plus ou moins issus de la TV réalité ou de la hype médiatique française, tendance néo-variet' plutôt que nouvelle scène, et leur fait chanter des classiques du jazz. Même la pauvre Emilie Loizeau, dont on respecte infiniment le Pays Sauvage, s'en tire avec pertes et fracas, perdant sa belle voix dans des versions artificielles, poussives et totalement désinspirées de titres qui n'ont pas mérités d'être ainsi mis en pièces.
Un disque qui ne s'adresse qu'à ceux qui n'aiment la musique que lorsque la télé réalité le leur recommande, ou le 21 juin ; un peu comme certains festivals d'été ne s'adressent qu'à ceux qui n'auront pas mis les pieds dans un concert de l'année – THE PLACE TO BE, puisqu'on vous le dit. |