Avec deux piano et une batterie, le trio classico-électro Aufgang sort un EP quelques mois seulement après leur premier album.
Air On Fire est composé de trois inédits et de trois remixes. Le premier de ces titres "Dulceria", comme son nom l'indique, a tout du bonbon acidulé parfum house, la batterie, quelques arpèges de pianos et des loops électro. "Aufgang (auricle dub)" lorgne plutôt le free jazz, tandis que les arrangements de "Douce violence" évoquent un véritable combat piano contre machines.
Après "Douce violence", le morceau le plus ambitieux mais aussi le plus tendu du groupe malgré un format de durée presque adapté aux radio, "Warm snow", morceau mélancolique interprété par un seul piano, permet à l'auditeur de se rasséréner. S'ensuivent alors deux remixes de "Channel 7". Le premier remix, signé Krazy Baldhead de l'écurie Ed Banger Records, se révèle peu convaincant, on perd l'intensité dramatique du morceau original sans qu'aucune nouvelle substantifique moelle n'en soit extrait. A l'inverse de son collègue marseillais, l'américain Sutekh déconstruit le morceau en une sorte d'électro cubiste qui gagne en puissance à mesure que tourne le disque.
Avec Aufgang, on n'est ni dans la fusion jazz-électro, ni dans le classique contemporain qui utilise l'électro depuis les années 50/60 (Pierre Henry, Xénakis...), mais dans une électronica nourrie de la manne du piano classique, de Chopin à Satie. En cela, ils rappellent la démarche de Jeff Mills. L'avenir dira si cette nouvelle voie musicale, malgré son évident intérêt, peut convaincre plus que quelques curieux. |