Conte musical écrit et mis en scène par Nicolas Kerszenbaum, avec Magali Caillol, Ludovic Pouzerate et Clément Victor.
Dans le cadre du Festival Summerloge de La Loge qui imposait deux contraintes, un format court et la thématique "Monstres et métamorphoses", Nicolas Kerszenbaum a présente "Sous la falaise", un singulier spectacle hybride de théâtre musical qui relate une déclinaison contextualisée du mythe d'Orphée et d'Eurydice dont il a assuré l'écriture et la mise en scène.
Dans cette version contemporaine, Eurydice se disloque en tombant d'une falaise un jour de 14 juillet et, après son retour à la vie, à l'issue d'une longue convalescence, quitte Orphée qui sombre dans la dépression.
Sur scène trois comédiens, Magali Caillol, Clément Victor et Ludovic Pouzerate qui incarne l'âme d'un chien deus ex machina nommé Père Noël, et deux musiciens Denis Baronnet et Guillaume Léglise, dispensent ce conte moderne de manière stupéfiante et totalement enthousiasmante sans qu'il soit aisé d'en indiquer rationnellement les raisons.
En effet, l'intrigue est connue, en l'occurrence revisitée entre la passion fusionnelle et la vacuité qui se joue sur trois bancs de hauteurs différentes, il n'y a pas de composition d'acteur, les comédiens sont tout simplement les personnages,
ni de prestation vocale ébouriffante mais des intermèdes avec un chant qui parfois confine au spoken word. Mais il y a, et ce n'est pas rien, cette "petite musique", ce charme indicible qui opère comme par exemple chez Sagan ou Duras, et qui, entre incantation et mélancolie, fascine et hypnotise.
Tout est dit.
Après, il s'agit d'une étrange alchimie qu'il convient de ne pas analyser et Nicolas Kerzenbaum et la Compagnie Franchement, tu signent une bien belle transmutation réussie.
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